« La féminisation des comex passe désormais la barre des 30 % »

La parole à... Floriane de Saint-Pierre, présidente et fondatrice d’Ethics & Boards
Annick Masounave

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Floriane de Saint-Pierre, présidente et fondatrice d’Ethics & Boards

Quelle analyse tirez-vous des derniers chiffres du Gender Diversity Index (GDI) ?

La part des femmes dans les conseils d’administration progresse à nouveau cette année, et plus rapidement en France : +5 points, contre 0 à l’international. Néanmoins, quelques sociétés, encore loin de la barre des 40 %, font baisser la moyenne en France à 34,3 %. Il est très intéressant de constater que la féminisation des comex des sociétés de gestion passe désormais la barre des 30 %. La France, avec une moyenne des comex stable autour de 28 %, est en deçà de celle du panel international qui se situe à 33 %. Ces avancées témoignent néanmoins des efforts accomplis par l’ensemble des sociétés de gestion, qui font mieux que le SBF120, à 24 %. Les sociétés qui ont moins de 20 % de femmes dans leur comex à l’international sont tout à fait minoritaires. C’est également le cas en France, où seuls BNPP AM et Edmond de Rothschild AM sont en deçà de ce seuil.

Quelles sont les sociétés qui se distinguent ?

Les très bons élèves sont français, avec notamment Groupama AM qui, avec une femme chief executive officer (CEO), un conseil à 40 % et un comex à 50 %, arrive à une mixité quasiment parfaite. C’est une société très en pointe sur ce domaine, tout comme Amundi. Axa IM a beaucoup progressé depuis la mise en place de ce baromètre, avec 37,5 % de femmes au conseil d’administration et une transformation de son comex, désormais composé à 40 % de femmes, contre 17 % en 2018.

Il est à noter que BlackRock, qui n’a pas souhaité répondre à notre enquête, fait partie de ces sociétés désormais minoritaires, avec un comex à 13,6 %, selon son site internet, en baisse par rapport à 2020.

Est-ce que la féminisation des instances de gouvernance se constate également à la tête des sociétés de gestion ?

On compte cinq femmes CEO sur le panel global, dont trois à la tête de sociétés françaises. Cela confirme l’avance de la France. Il sera intéressant d’étudier sur la durée l’impact de cette féminisation sur la composition des conseils et des comex. Dans les 13 entreprises du SBF120 dirigées par des femmes, on constate en effet une féminisation supérieure des comex.

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