La concentration des télécoms européens se relance en Scandinavie

Le danois TDC, qui lutte contre la baisse de ses revenus, et le câblo-opérateur suédois Com Hem, auraient repris leurs discussions.
Antoine Landrot

Comme en France et en Italie, le secteur des télécoms est en proie à d’intenses mouvements dans les pays scandinaves. Plusieurs sources ont affirmé à Bloomberg que le premier opérateur danois TDC négociait avec le câblo-opérateur suédois Com Hem. Les deux groupes auraient mené des discussions irrégulières ces derniers mois; mais dans un dernier développement, Pernille Erenbjerg, la nouvelle directrice générale de TDC, serait prête à nouer une transaction.

Un rapprochement entre ces deux acteurs est un serpent de mer. En décembre 2014, des rumeurs faisaient déjà état de discussions, qui auraient démarré début 2014. L’introduction en Bourse (IPO) de Com Hem en juin a semble-t-il court-circuité le processus, qui semblait être en fait un double track (mener en parallèle un projet d’IPO et un appel d’offres). La société de capital-investissement BC Partners a acquis le câblo-opérateur suédois en 2011. Après la cotation, le fonds détenait 47,6% de celui-ci – une participation qui serait tombée à 36%, selon les statistiques compilées par Bloomberg.

Si ces premières discussions n’ont visiblement pas été couronnées de succès, TDC s’est rabattu sur le câblo-opérateur norvégien Get, acquis pour 13,8 milliards de couronnes danoises (1,4 milliard d’euros) à l’automne 2014.

L’intérêt de l’opération semble évident pour TDC. Le danois lutte contre l’érosion de ses revenus dans un marché scandinave très concurrentiel dans la téléphonie mobile; il est particulièrement menacé par le rapprochement des activités danoises du norvégien Telenor et du suédo-finlandais TeliaSonera. Or, Com Hem équipe 1,93 million de foyers en Suède. En outre, il affiche une meilleure rentabilité: sa marge d’Ebitda a atteint 46% au deuxième trimestre, contre 40% pour TDC.

Mais acquérir Com Hem nécessiterait d’importants moyens. Le groupe affiche une valeur d’entreprise – dette comprise – estimée à 2,9 milliards de dollars (2,6 milliards d’euros) selon Bloomberg, sans compter une prime de contrôle. L’action Com Hem a profité des rumeurs d’achat récurrentes et s’est apprécié d’environ 20% depuis son entrée à la Bourse de Stockholm.

Or, endetté, TDC a peu de moyens. Pernille Erenbjerg a déclaré en août dernier ne pas avoir de projet d’acquisitions «à court ou moyen terme», préférant se concentrer sur la gestion de la dette du groupe, noté Baa3 par Moody’s (soit un cran seulement au-dessus de la catégorie spéculative).

Un évènement L’AGEFI

Plus d'articles du même thème

ETF à la Une

Contenu de nos partenaires

A lire sur ...