La chute du prix du pétrole risque de raviver la concurrence dans l’aérien

Alors que IAG vise Aer Lingus, la baisse des coûts redonne des marges de manœuvre aux compagnies, notamment low-costs, pour accroître leur offre.
Olivier Pinaud

IAG ne lâche pas prise. Après s’être emparé d’Iberia puis de Vueling, le groupe de compagnies aériennes emmené par British Airways vise l’irlandaise Aer Lingus. Repoussé à deux reprises, IAG a présenté une troisième offre, à 2,55 euros par action, soit 1,36 milliard d’euros au total. Supérieure de 6% à la précédente, cette offre sera examinée avec soin, a assuré le conseil d’administration d’Aer Lingus. L’obtention du feu vert s’annonce toutefois compliquée. Le groupe britannique doit convaincre les deux principaux actionnaires d’Aer Lingus, Ryanair et l’Etat irlandais, qui détiennent respectivement 29,9% et 25% de son capital.

Moins touché que ses comparables continentales, Lufthansa et Air France-KLM, par la concurrence des low-costs, en raison notamment d’une forte exposition au trafic vers l’Amérique du Nord, IAG souhaite profiter de sa santé actuelle pour conforter son avance. Avec une estimation de 11% pour 2015, la compagnie affiche une marge d’exploitation de 2 à 3 points supérieure à celle de Lufthansa et d’Air France-KLM.

Aer Lingus apporterait à IAG 23 créneaux de décollage supplémentaires à l’aéroport d’Heathrow où elle détient déjà 51% de l’activité. Le gain de parts de marché est estimé à 3,5% par les analystes de BoA Merrill Lynch. En cas de surenchère à 2,7 euros par action, «soit une valeur d’entreprise de 2,15 milliards d’euros représentant 9 fois l’Ebitda (…), les synergies liées à la mise en commun du réseau et aux économies de coûts rendraient le multiple bien plus acceptable», estiment les analystes de Jefferies. Le multiple de capitalisation de l’Ebitda d’IAG s’élève à 7 fois.

Cette nouvelle ambition de consolidation intervient aussi au moment où la baisse des prix du pétrole risque de relancer la concurrence dans un ciel européen qui compte encore pas moins de 150 compagnies aériennes, dont les 5 premières ne représentent que 55% de l’offre contre 90% aux Etats-Unis. Une fois leurs contrats actuels de couverture éteints, soit à partir de 2016, les compagnies low-costs pourraient être tentées de réinvestir une partie des économies réalisées sur la facture du carburant pour accroître leur offre. «Ryanair avait certainement cette idée en tête lorsqu’elle a augmenté de 10% ses capacités hivernales», soupçonne ainsi Jefferies.

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