La chute des prix du pétrole avantage la chimie et les transports

Amélioration de la compétitivité relative, augmentation du trafic... Les effets sont nombreux à condition de pouvoir conserver cette manne.
Olivier Pinaud

Après les changes, les groupes européens voient se profiler une seconde bulle d’oxygène. Le décrochage des cours du pétrole aura un effet bénéfique mécanique sur leurs prochains résultats. Selon les économistes de Deutsche Bank, «si les cours du pétrole se maintiennent au niveau actuel tout au long de 2015, cela pourrait ajouter 0,2 à 0,4 point de croissance mondiale supplémentaire». Or, ils rappellent que les résultats des groupes européens sont fortement corrélés au taux de croissance mondiale.

Au-delà de cet effet macroéconomique, plusieurs secteurs sont en première ligne pour profiter directement de l’effet pétrole, dont la chimie. En plus de contribuer à réduire la facture énergétique, le repli du brut joue sur les prix des produits dérivés utilisés par les chimistes. Selon Citigroup, ce mouvement devrait «aider les groupes européens à combler l’écart de compétitivité par rapport à leurs concurrents américains ou asiatiques». COE-Rexecode chiffre à 22% l’effet positif de la baisse des cours du pétrole sur l’Ebitda des groupes de chimie français. Cela suppose toutefois que ceux-ci aient la capacité à maintenir leurs prix de vente actuels auprès de leurs clients.

Les exploitants de concessions devraient également bénéficier du repli des prix du pétrole. «Une baisse du prix de l’essence est synonyme de soutien pour le trafic», routier ou aérien, rappellent les analystes de Natixis. Les concessionnaires autoroutiers et/ou aéroportuaires (Vinci, Atlantia, Abertis, ADP, Fraport…) pourraient ainsi voir la croissance de leurs revenus s’accélérer dans les prochains mois.

Pour les compagnies aériennes, le bénéfice pourrait en revanche mettre un peu de temps à se matérialiser. «Pour l’exercice 2015, les compagnies aériennes européennes sont encore fortement couvertes avec en moyenne 71% de leur consommation anticipée», rappellent les analystes d’Oddo. Selon eux, en 2015, «une baisse de 1 dollar par baril entraînerait, y compris la couverture, une progression du résultat d’exploitation d’Air France-KLM de 39 millions de dollars, soit une hausse de 12 points de base de la marge». L’effet positif pour Ryanair, compagnie aérienne la plus couverte en Europe, est estimé à 3 points de base.

Il s’agit également de savoir si les compagnies aériennes ne seront pas tentées de consommer cette manne pétrolière pour raviver la concurrence commerciale, ce qui, au bout du compte, estomperait son effet positif sur les résultats.

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