La chute des prix du cuivre met un peu plus Glencore sous pression

Le cours du groupe de matières premières a chuté de 13% en deux jours. De quoi raviver les questions sur la pertinence de son modèle.
Olivier Pinaud

Introduit en Bourse en fanfare en mai 2011, Glencore a depuis vu sa valeur chuter de moitié. Hier, le cours de l’action du groupe de matières premières a touché ses plus bas niveaux à la Bourse de Londres où il a terminé la séance en baisse de 9,3%. Fragilisé, le cours du groupe de matières premières a plongé de plus de 13% en deux jours, emporté par le décrochage du prix du cuivre, l’une des matières premières qui avaient relativement mieux résisté ces dernières semaines aux secousses du marché.

«Glencore est le groupe de minier le plus ‘leveragé’ et celui à avoir les résultats les plus exposés aux prix du cuivre», expliquent les analystes de Liberum Capital. Environ 45% de son Ebitda découle de sa division cuivre. Glencore n’est pas le seul concerné. Hier, les cours de Kaz Minerals, de Vedanta ou d’Antofagasta ont tous violemment décroché, parfois de plus de 20%. Les autres grands miniers diversifiés ont également souffert, mais dans de plus faibles proportions. BHP a cédé 5,3% et Rio Tinto un peu moins de 4%.

La chute du cours de Glencore soulève des questions sur le modèle du groupe minier. Lors de son introduction en Bourse, Ivan Glasenberg, le directeur général, avait insisté sur l’originalité de la structure de Glencore, mêlant ses activités historiques de courtage à des exploitations minières. Depuis, cette organisation n’a pas réellement fait ses preuves. Alors que Glencore a chuté de plus de 50% depuis son IPO de 2011, le cours de son concurrent Rio Tinto n’a cédé «que» 33% sur la même période. Ce dernier est beaucoup plus diversifié. Le cuivre ne représente par exemple que 10% de ses bénéfices.

Glencore a également été pénalisé par ses ambitions de croissance. En juillet dernier, le groupe a tenté de monter une offre d’achat sur Rio Tinto, en vue de créer un géant de plus de 150 milliards de dollars de capitalisation boursière. Depuis, et face à l’opposition de sa cible, Ivan Glasenberg a changé son fusil d’épaule. Fin décembre, lors d’une journée avec les investisseurs, le dirigeant a promis de concentrer Glencore sur la génération de cash-flows et la rémunération de ses actionnaires.

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