La Chine semble alléger la pression sur les groupes automobiles étrangers

Pékin n’obligera pas les équipementiers étrangers à former des coentreprises avec des partenaires locaux, selon la Chambre de commerce européenne
Yves-Marc Le Réour

Propos de circonstance ou véritable signal d’apaisement? S’il paraît encore difficile de trancher à ce stade, la Chambre de commerce de l’Union européenne en Chine a en tout cas indiqué hier être convaincue que Pékin n’obligerait pas les fournisseurs étrangers de pièces détachées automobiles à former des coentreprises avec des partenaires locaux, démentant ainsi des informations parues la semaine dernière dans le Stuttgarter Zeitung. Dans une interview accordée au journal allemand, Stefan Wolf, président du directoire de l’équipementier ElringKlinger, a déclaré que Pékin avait exigé de trois fournisseurs allemands qu’ils cherchent des partenaires locaux pour leur filiale chinoise.

«La Chambre européenne a reçu l’assurance des autorités chinoises qu’une telle mesure serait contraire aux intentions du gouvernement de libéraliser davantage le secteur des pièces détachées», a déclaré l’association sur son site. Elle a ajouté que les propos de Stefan Wolf venaient peut-être d’une mauvaise interprétation des restrictions imposées par l’empire du Milieu sur le segment des véhicules électriques depuis 2011.

Les principales conséquences de la création obligatoire de coentreprises seraient industrielles et financières. Stefan Wolf souligne avoir transféré une grande quantité de savoir-faire dans sa filiale chinoise qu’il contrôle à 100%. Cette dernière devrait alors partager la moitié de ses droits de propriété intellectuelle, ce qui reviendrait selon lui à «une quasi expropriation». De plus, l’équipementier ne serait plus en mesure de consolider les comptes de sa filiale, à moins de mettre en place, en vertu du droit allemand, un accord de subordination et de transfert des bénéfices.

Alors que se profile une demande moins dynamique dans l’automobile en Chine, les groupes étrangers «détiennent une part de marché supérieure à 60%, au détriment des acteurs chinois», rappelait récemment l’agence Fitch. Les constructeurs allemands ont de leur côté atteint au premier semestre une part de marché record de 23%, selon une étude du cabinet E&Y. Cette situation pourrait expliquer les ennuis de BMW, Audi ou Daimler, qui ont récemment dû réduire le prix de leurs pièces détachées dans ce pays après avoir été accusés de comportement anticoncurrentiel. Pour les mêmes motifs, Pékin a imposé le mois dernier à une douzaine d'équipementiers japonais des amendes totalisant 201 millions de dollars (153 millions d’euros).

Un évènement L’AGEFI

Plus d'articles du même thème

ETF à la Une

Contenu de nos partenaires

A lire sur ...