JPMorgan donne un peu de temps et de marge à Technicolor pour achever sa restructuration

En injectant jusqu'à 147 millions d’euros au capital du groupe, la banque stabilise le capital. L’endettement sera réduit de 15%
Olivier Pinaud

En s’appuyant sur JPMorgan et son fonds One Equity Partners, Technicolor espère faire coup double: reprendre la main sur son actionnariat et se donner les moyens de sortir d’une logique de pure restructuration. «Nous voulions stabiliser notre actionnariat car le capital hérité de notre restructuration financière, composé de nombreux hedge funds avec des horizons d’investissement variables, ne permettait pas de mettre en œuvre la stratégie du groupe à long terme», reconnaît Stéphane Rougeot, directeur finance et stratégie de Technicolor.

Une fois les deux augmentations de capital réalisées, dont une de 116 millions d’euros qui lui est réservée, Jesper, le véhicule ad hoc monté par JPMorgan et One Equity Partners, détiendra entre 25% et 29,96% du capital de Technicolor. La banque deviendra ainsi, et de loin, le premier actionnaire du groupe, devant Apollo Management (8,58%) ou RBS (5%). JP Morgan entrera au prix de 1,6 euro par action, soit avec une prime de 10% par rapport au cours moyen des dix dernières séances.

La seconde augmentation de capital, d’un montant maximum de 42 millions d’euros, est ouverte à tous les actionnaires au prix de 1,56 euro. Jesper la garantit à 75%. JPMorgan pourrait ainsi investir jusqu’à 147 millions d’euros. Suivant la participation des autres actionnaires, le montant levé pourrait atteindre 158 millions d’euros. La somme ira à 80% au désendettement. Réduite entre 813 et 823 millions d’euros, la dette nette représentera ainsi 1,7 fois l’Ebitda contre un multiple de 2 fois fin 2011. «Cela nous permettra d’économiser environ 10 millions d’euros de frais financiers par an», ajoute Stéphane Rougeot. En 2011, le groupe a payé 187 millions de charges financières, soit 40% de son excédent brut d’exploitation.

«La dette ne sera réduite «que» de 15% et les grandes questions demeurent sans réponses: quelle solution pour l’activité décodeurs ? se demandent néanmoins les analystes de Natixis. Comment gérer, à terme, le déclin de l’activité DVD ? Comment développer les brevets assez rapidement afin de pouvoir compenser la perte des revenus liés au MPEG 2 qui est attendue en 2016 ?».

L’augmentation de capital auprès de JPMorgan donne au moins un peu de temps à Technicolor pour régler ces questions. La banque a conclu un accord de gouvernance avec le groupe d’une durée de trente mois et s’engage à conserver ses actions pendant au moins un an.

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