Johnson et Johnson renforce sa présence dans les dispositifs cardiaques

Le groupe de santé américain s’apprête à acquérir la société Abiomed pour une valeur d’entreprise initiale de 16,6 milliards de dollars.
Yves-Marc Le Réour

Le recentrage en cours de Johnson & Johnson (J&J) l’incite logiquement à se renforcer sur son cœur de métier. Le laboratoire pharmaceutique américain a annoncé mardi avoir conclu un accord définitif en vue acquérir Abiomed, société spécialisée dans les technologies d’assistance cardiaque, respiratoire et rénale, pour une valeur d’entreprise initiale de 16,6 milliards de dollars (16,8 milliards d’euros).

Les actionnaires de la cible recevront 380 dollars par action détenue, ce qui fait ressortir une prime de 50,7% par rapport au cours de clôture du titre Abiomed lundi. Ils recevront aussi un certificat de valeur conditionnelle (CVR ou ‘contingent value right’) non négociable leur permettant de toucher un montant maximal de 35 dollars par action si certains objectifs commerciaux et cliniques sont atteints, a précisé l’acquéreur dans un communiqué.

La transaction devrait être finalisée d’ici à la fin du premier trimestre 2023, après l’aval des autorités réglementaires. Cette acquisition, la plus importante du groupe depuis près de six ans, aura un effet «neutre à légèrement dilutif» sur son bénéfice ajusté par action la première année après sa réalisation, relutif d’environ 0,05 dollar par action en 2024 et «de plus en plus relutif postérieurement».

Abiomed fonctionnera de manière indépendante au sein de la division de technologies médicales de J&J. Fondée en 1981, cette entreprise commercialise notamment les pompes cardiaques Impella pour des personnes souffrant d’insuffisance cardiaque ou de maladies coronariennes. Son chiffre d’affaires a progressé de 22% à 1,03 milliard de dollars sur les douze mois clos fin mars 2022. «Nous nous sommes engagés à renforcer notre position dans les technologies médicales en pénétrant des segments à forte croissance», a commenté le directeur général de J&J, Joaquin Duato, cité dans le communiqué. Les maladies cardiaques sont l’une des principales causes de mortalité outre-Atlantique, en ayant occasionné près de 700.000 décès en 2020.

Attendue en 2023, la scission du pôle santé grand public de J&J, qui comprend les produits d’hygiène et les médicaments sans ordonnance, donnera naissance à un groupe spécialisé dans les équipements médicaux, les médicaments à prescription et les vaccins. Les activités scindéesreprésentaient environ 16% de son chiffre d’affaires en 2021.

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