Intel mise sur la technologie d’Altera pour assurer sa croissance future

Le géant américain débourse près de 17 milliards de dollars pour s’offrir le spécialiste des circuits reprogrammables.
Bruno de Roulhac

Intel a officialisé hier le rachat de son concurrent américain Altera pour 16,7 milliards de dollars (15,3 milliards d’euros) en numéraire. La plus grosse opération de croissance externe du géant américain des semi-conducteurs, une semaine après l’annonce du rachat de Broadcom par Avago Technologies pour 37 milliards de dollars. Déjà en mars, NXP Semiconductors s’était offert Freescale Semiconductor pour 12 milliards de dollars. Et rien ne dit que la consolidation du secteur est terminée.

Intel offrira 54 dollars par action, soit une prime de 10,5% sur le cours de clôture de vendredi, mais de 56% sur le cours du 26 mars à la veille des premières rumeurs. Le conseil d’Altera a donné son accord à l’unanimité après avoir pourtant opposé un premier refus au printemps dernier. Altera a dégagé l’an dernier 1,9 milliard de dollars de chiffre d’affaires, pour une marge brute de 66% et un bénéfice net de 500 millions. Le cash flow opérationnel était de 700 millions. Après son rachat, Altera deviendra une unité d’Intel afin de faciliter la poursuite des opérations avec ses clients, explique Intel.

Le rapprochement des deux groupes permettra l’émergence de nouvelles classes de produits répondant aux attentes des clients en matière de centres de données et d’Internet des objets (IoT), un segment en plein essor. Intel compte offrir les produits d’Altera, notamment ses circuits reprogrammables (FPGA) avec ses processeurs Intel Xeon. «La stratégie de croissance d’Intel est de développer notre cœur de métier, dans des segments de marché rentables et complémentaires, a expliqué Brian Krzanich, directeur général d’Intel. Avec cette acquisition, nous exploiterons la puissance de la loi de Moore [selon laquelle la puissance des processeurs double tous les 18 mois, ndlr] pour créer la nouvelle génération de solutions, pas seulement meilleures, mais capables de faire plus». De fait, Intel doit trouver des relais de croissance face à la baisse du marché des ordinateurs personnels.

L’opération devrait être relutive sur le bénéfice par action et sur le cash flow libre l’année suivant la finalisation du rachat, attendue d’ici six à neuf mois. Intel, qui financera cette acquisition en cash et en dette, a été conseillé par JPMorgan et Rothschild, et Altera par Goldman Sachs.

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