Iliad se retrouve sans débouché de croissance externe

Il a annoncé hier l'échec de son offre sur T-Mobile US, qui n’a pas pesé lourd face aux perspectives de concentration du secteur aux Etats-Unis
Antoine Landrot

Iliad a jeté l’éponge. L’opérateur français, maison mère de Free, a annoncé hier après la clôture de la Bourse l’abandon de son projet d’acquisition de l’américain T-Mobile US. Deutsche Telekom, qui détient 66% du quatrième opérateur américain, a en effet repoussé une seconde proposition du groupe de Xavier Niel, après une première approche effectuée en juillet dernier portant sur 56,6% de la cible pour 33 dollars par action.

Suite à un premier rejet, «Iliad a mis en place un consortium avec deux fonds de private equity de premier plan et de grandes banques internationales permettant d’améliorer significativement les termes de son offre en accroissant le montant en numéraire et en augmentant la part du capital de T-Mobile US acquise de 56,6% à 67%», a indiqué le groupe français. Le recours aux fonds s’explique par la volonté d’Iliad de ne pas porter sa dette au-delà de 4,5 fois son Ebitda et de ne pas recourir à une augmentation de capital supérieure à 2 milliards d’euros. Cette nouvelle offre, qu’Iliad évalue à 36 dollars par action (numéraire et quote-part de la création de valeur), «se serait inscrite dans le cadre de la politique financière du groupe en termes d’endettement et de dilution», confirme la société. Iliad n’a pas communiqué le nom de ses alliés, mais selon plusieurs média, KKR figurait parmi eux.

La tentative aura fait couler beaucoup d’encre par son audace. Mais Iliad n’a semble-t-il jamais été un acquéreur crédible, malgré les promesses du Français de réaliser plus de 2 milliards de dollars d’économies: groupe coté, T-Mobile US est 5,5 fois plus gros que son prétendant (26 milliards de dollars contre 3,7 milliards d’euros de chiffre d’affaires). La chute d’Iliad en Bourse depuis l’annonce des discussions le 31 juillet (-24%) n’a pas aidé. Le titre avait encore reculé de 1,8% hier à 156,15 euros.

En outre, Deutsche Telekom a d’autres fers au feu. Même si le groupe a déjà refusé un accord avec AT&T, les négociations avec le numéro 3 américain Sprint (filiale du japonais Softbank) pourraient être ravivées, tandis que Dish Network (télévision par satellite) aurait noué des contacts avec Deutsche Telekom – qui semble espérer un assouplissement des autorités américaines concernant la concentration du secteur.

Pour Iliad, la potion est d’autant plus amère qu’il avait abandonné les négociations pour reprendre Bouygues Telecom pour se concentrer sur son aventure américaine.

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