
General Motors s’active pour accélérer son processus d’électrification

General Motors (GM) cherche à combler son retard dans sa transition vers la motorisation électrique. Si ses résultats trimestriels ont été tirés par la bonne performance de ses activités dans les véhicules à moteur thermique, le premier constructeur automobile américain multiplie les partenariats en vue d’accroître sa sécurité d’approvisionnementdans les composants indispensables à la production de ses véhicules à batteries électriques. Il a annoncé mardi un investissement en deux étapes de 650 millions de dollars (600 millions d’euros) au capital du groupe minier Lithium Americas en vue de contribuer au développement de la mine de lithium de Thacker Pass.
Ce gisement, situé dans l’Etat du Nevada, «représente la plus importante source connue de lithium aux Etats-Unis et la troisième au niveau mondial», a souligné le constructeur dans un communiqué. Le carbonate de lithium issu de ce gisement sera utilisé dans les batteries de ses voitures électriques. «GM a sécurisé les composants nécessaires à la production de plus d’un million de véhicules électriques par an en Amérique du Nord à l’horizon 2025», a déclaré Mary Barra, PDG du groupe automobile.
Une production d’aimants à partir de 2025
La veille, GM a conclu un accord engageant avec l’entreprise allemande Vacuumschmelze (VAC), spécialisée dans la fabrication d’alliages magnétiques. Cet accord, qui fait suite à un protocole signé en décembre 2021, prévoit la construction par VAC d’un site de production en Amérique du Nord qui fournira au constructeur des aimants permanents à base de terres rares durant une période minimale de 10 ans. Ces aimants seront utilisés dans les moteurs qui équiperont plusieurs gammes de véhicules électriques du groupe comme la Chevrolet Silverado, Blazer et Equinox, la Cadillac Lyric ou certains pick-up et utilitaires sportifs de sa division GMC.
La production de cette usine d’aimants, qui devrait débuter en 2025, débouchera sur la création de plusieurs centaines d’emplois. Cet accord avec VAC «constitue une nouvelle étape majeure dans la construction d’une chaîne d’approvisionnement solide, pérenne et concurrentielle pour soutenir le développement de nos véhicules électriques», a expliqué Jeff Morrison, vice-président en charge des achats mondiaux de GM.
Une activité soutenue en Amérique du Nord
Malgré la dégradation des perspectives économiques, le groupe a bien tiré son épingle du jeu l’an dernier. Ses résultats du quatrième trimestre font ressortir un bénéfice opérationnel en progression de 33,8% en rythme annuel à 3,8 milliards de dollars. Son bénéfice par action (BPA) ajusté s’élève à 2,12 dollars, contre 1,35 dollar un an plus tôt, alors que les analystes tablaient en moyenne sur 1,69 dollar. Son chiffre d’affaires, en progression de 28,4% à 43,11 milliards de dollars, a également dépassé les attentes. Une activité soutenue en Amérique du Nord lui a permis de compenser l’affaiblissement de ses opérations en Chine, ainsi qu’une charge de plus de 1 milliard de dollars liée à sa sortie de Russie et au rachat de certains concessionnaires Buick aux Etats-Unis. Sur l’ensemble de 2022, son bénéfice opérationnel a atteint le niveau record de 14,5 milliards de dollars.
Pour l’exercice 2023, GM anticipe un bénéfice opérationnel de 10,5 milliards à 12,5 milliards de dollars et un BPA ajusté de 6 à 7 dollars par action, dépassant ainsi le consensus FactSet qui tablait sur un BPA de 5,57 dollars. Le constructeur entend réduire ses coûts à hauteur de deux milliards de dollars durant les deux prochaines années, en exerçant un contrôle particulier sur les frais généraux et sur les dépenses de développement de ses véhicules. «Je veux être clair, nous ne prévoyons pas de licenciements», a déclaré à des journalistes le directeur financier de GM, Paul Jacobson, en marge de la présentation des résultats du groupe. A l’horizon 2025, il vise une marge opérationnelle comprise entre 8% et 10% malgré les baisses de prix récemment annoncées par Tesla et Ford dans les véhicules électriques.
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