Fiat se dirige tout droit vers une prise de contrôle de Chrysler

Le groupe italien détient 30 % du constructeur américain et assure pouvoir monter à 51 % avant la fin de l’année, une fois le prêt aux autorités remboursé
Olivier Pinaud

Petit à petit, Fiat accroît son emprise sur Chrysler. Mardi, le groupe italien a confirmé avoir augmenté sa participation au capital du constructeur américain, passant de 25% à 30%. Ce renforcement intervient alors que Chrysler et son actionnaire ont respecté les engagements qui avaient été pris auprès des autorités américaines lors de son renflouement par des fonds publics en 2009.

Chrysler a ainsi dépassé l’objectif qui lui avait été fixé sur ses ventes à l’international. Selon cet accord, le groupe devait générer un chiffre d’affaires de 1,5 milliard de dollars hors des Etats-Unis, du Canada et du Mexique, marchés où il a réalisé l’an dernier 87% de ses ventes. En 2010, ses ventes hors Amérique du Nord ont atteint 5,4 milliards de dollars. Second objectif atteint, la commercialisation de ses modèles dans 90% des concessions Fiat en Amérique latine.

Désormais, à côté des 30% détenus par Fiat, l’UAW, le syndicat américain de l’automobile, ne contrôle plus que 59,2%. Le département américain du Trésor garde 8,6% et l’Etat canadien 2,2%. Un troisième test commercial doit encore être mené dans les prochains mois pour permettre à Fiat d’accroître sa participation à 35%, sans avoir à débourser de fonds. Ce dernier test comprend, en plus de la sortie d’un modèle peu consommateur de carburant, un accord de distribution de ses véhicules dans 90% des enseignes de l’italien en Union européenne.

Mais Sergio Marchionne, le directeur général de Fiat n’exclut de porter la part du groupe à 51% dès cette année, ce qui lui permettrait d’avoir le contrôle de Chrysler avant sa mise en Bourse prévue pour 2012 . Il a réaffirmé en début de semaine que Chrysler travaillait actuellement au remboursement de sa dette de 7 milliards de dollars contractée auprès des Etats-Unis et du Canada. Le groupe réfléchit à un prêt bancaire ou à une ligne obligataire. Une solution pourrait être trouvée avant le mois de juin, assure Sergio Marchionne.

Mais pour atteindre ces 51%, Fiat devra cette fois payer pour reprendre les 16% aux autres actionnaires. Sergio Marchionne a indiqué que le groupe pourra tout à fait financer l’opération. Selon Exane BNP Paribas, le groupe n’aurait pas besoin de vendre des actifs alors que la rumeur d’une mise en Bourse de Ferrari circule de façon récurrente.

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