
Exxon obtient une compensation limitée pour son expropriation du Venezuela en 2007
Les nationalisations de secteurs stratégiques décidées par le Venezuela au milieu des années 2000 n’ont pas fini de faire sentir leurs effets. En fin de semaine dernière, un tribunal arbitral international a ainsi accordé un dédommagement de 1,6 milliard de dollars (1,27 milliard d’euros) à Exxon, dont deux champs pétroliers (Cerro Negro et La Ceiba) avaient été saisis en 2007 sous la présidence d’Hugo Chavez, décédé l’an dernier.
Ce montant, accordé par le Centre international pour le règlement des différends relatifs aux investissements (Cirdri), rattaché à la Banque mondiale, est neuf moins élevé que les 14,7 milliards de dollars demandés à l’origine par le groupe américain, qui avait refusé les termes d’un accord proposé par le groupe public Petroleos de Venezuela (PDVSA).
Le Cidri «a rejeté la nature supposément illégale de l’expropriation», commente Carlos Bellorin, analyste au sein du cabinet IHS, ce qui signifie que cette compensation reflète seulement la valeur des actifs, et non un quelconque préjudice. La somme qui sera effectivement payée par PDVSA au groupe texan pourrait de surcroît être ramenée à environ un milliard de dollars, compte tenu d’un précédent arbitrage de la Chambre de commerce internationale (CCI), basée à Paris, qui avait accordé 908 millions de dollars à Exxon en 2011. Alors que cette juridiction est compétente pour des litiges d’ordre contractuel, le Cidri s’occupe de contentieux fondés sur des traités internationaux.
«Le non-respect des décisions du Cidri entraînerait un événement de crédit sur la dette souveraine du Venezuela», relève Joe Koegan, analyste chez Bank of Nova Scotia. PDVSA a précisé que le montant accordé était «gérable» et qu’il ne serait pas contesté par Caracas. Selon Bloomberg, le règlement de ce litige avec Exxon permettrait par ailleurs de lever les obstacles juridiques ayant empêché le pétrolier vénézuélien de mener à bien la cession de sa filiale américaine Citgo Petroleum, les candidats potentiels ayant été dissuadés par la crainte d’une compensation trop élevée par rapport aux ressources financières du Venezuela, propriétaire de PDVSA.
Le Cidri doit encore examiner 28 plaintes déposées par des sociétés minières et pétrolières contre Caracas, dont celle de ConocoPhilips qui réclame 30 milliards de dollars de compensation.
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TikTok Etats-Unis utilisera une copie de l'algorithme, contrôlée par Oracle
New York - La version américaine de TikTok, qui va devenir indépendante de sa maison mère ByteDance, utilisera une copie de l’algorithme actuel de la plateforme, dont les données seront inaccessibles au groupe chinois et gérées par la société américaine Oracle, a indiqué lundi un haut responsable américain. Cette formule permet de satisfaire aux conditions fixées par le Congrès, qui craignait de voir les autorités chinoises accéder aux données des utilisateurs américains ou modifier l’algorithme pour les influencer. Ce fameux algorithme est considéré comme la clef du succès, aux Etats-Unis, du réseau social, car ses recommandations incitent les internautes à passer, en moyenne, beaucoup plus de temps sur TikTok que sur Instagram ou Snapchat, selon les données du cabinet Emarketer. L’application de courtes vidéos compte plus de 170 millions d’utilisateurs aux Etats-Unis. Géant de l’informatique à distance (cloud) et des systèmes d’information, Oracle héberge déjà les données des usagers américains de TikTok sur ses serveurs aux États-Unis. La copie de l’algorithme va être «inspectée», testée, puis fera l’objet d’une «surveillance continue pour s’assurer qu’elle fonctionne normalement et n’est pas utilisée à des fins malveillantes, ou influencée sans autorisation», a indiqué le haut responsable. Selon ce dernier, Donald Trump va prendre «plus tard cette semaine» un décret établissant que «les termes de l’accord» passé avec ByteDance «satisfont aux impératifs de sécurité nationale». «Nous avons toute confiance dans le fait que cette proposition (...) est en conformité avec la loi», a insisté le responsable. La filiale de TikTok aux États-Unis va changer de statuts et devenir une société commune, a indiqué le haut responsable, avec, à son capital, «une majorité d’investisseurs américains», et à son conseil, «une majorité» d’administrateurs issus des États-Unis. Le détail du nouvel actionnariat n’est pas encore arrêté, selon le gouvernement américain, qui a néanmoins précisé qu’Oracle et la société de capital-investissement Silver Lake détiendraient des part du futur ensemble. Pas de participation pour l’Etat Mi-septembre, États-Unis et Chine ont annoncé être parvenu à un accord cadre sur l’avenir du TikTok américain, après plusieurs mois de discussions. Il prévoit que la participation de ByteDance descende légèrement en deçà de 20%, a confirmé le haut responsable, et que la majorité du capital soit détenue par des investisseurs américains. La porte-parole de la Maison-Blanche Karoline Leavitt a déclaré samedi que six des sept membres du conseil d’administration de la société commune seraient américains. En vertu d’une loi votée en avril 2024, le Congrès américain mettait en demeure ByteDance de céder le contrôle de TikTok aux États-Unis, sous peine d’interdiction. Selon le haut responsable, l’Etat américain n’aura pas de participation dans TikTok Etats-Unis ni d’action préférentielle («golden share») qui lui permettrait d’opposer son veto en cas de désaccord. Le gouvernement n’aura pas non plus de présence au conseil d’administration, a-t-il ajouté. Donald Trump a affirmé jeudi que l’Etat américain recevrait une commission «énorme» des investisseurs de TikTok Etats-Unis, en contrepartie de son intervention pour trouver une issue au dossier. Décidé à ne pas laisser la plateforme disparaître aux Etats-Unis, le chef de l’Etat a repoussé à quatre reprises la date butoir pour la cession du TikTok américain, l'échéance étant désormais fixée au 16 décembre. Selon le haut responsable, le TikTok américain nouvelle version aura une valorisation de «plusieurs milliards de dollars». Wall Street a salué la montée en puissance d’Oracle dans le projet. Vers 16H25 GMT, le titre gagnait près de 5% à la Bourse de New York. Le marché réagissait aussi favorablement à la désignation par le groupe texan de deux co-directeurs généraux, qui vont succéder à Safra Catz, aux commandes depuis 2014. Des questions demeurent sur une possible baisse de qualité des résultats de l’algorithme, qui ne serait plus alimenté que par des données d’utilisateurs américains. Pour Jasmine Enberg, du cabinet Emarketer, les annonceurs pourraient ralentir ou suspendre leurs dépenses publicitaires sur la plateforme le temps d'évaluer les performances du nouveau TikTok Etats-Unis. Thomas URBAIN © Agence France-Presse -
Editorial
Charlie Kirk, une affaire américaine, et certainement pas française !
L’écho trouvé en France par l’assassinat de l'influenceur trumpiste, inconnu jusqu’alors du grand public hexagonal, laisse perplexe et inquiète, tant la polarisation de l’affaire outre-Atlantique nous arrive intacte