Ericsson et Nokia sont contraints de tailler davantage dans leurs coûts

Même si leurs résultats ont pris des directions opposées, les deux équipementiers mobiles nordiques ont publié des chiffres inférieurs aux attentes
Yves-Marc Le Reour

Ericsson et Nokia, qui publiaient leurs résultats trimestriels hier, ont tous deux annoncé de nouvelles économies de coûts pour faire face à une concurrence exacerbée, à des réorganisations internes et à une faiblesse marquée de leurs ventes en Amérique du Nord. Si Ericsson affiche une croissance de 60% de son bénéfice net à 3,1 milliards de couronnes (340 millions d’euros), ce niveau est inférieur de 20% au consensus en raison d’une charge de 1,3 milliard comptabilisée pour financer des réductions de personnel en Suède.

Jugée nécessaire «pour améliorer la rentabilité future de la société», cette charge intervient sur un marché des infrastructures mobiles bien orienté dans les pays Bric mais nettement plus faible en Amérique du Nord. Dans cette région, ses ventes en repli de 6% ont été affectées par «l’appréciation de la couronne suédoise vis-à-vis du dollar», selon le directeur général d’Ericsson Hans Vestberg. Les analystes de Goldman Sachs tablent sur «un fort ralentissement de la dynamique de croissance» au second semestre, alors que ses charges de restructuration devraient s’élever à 3 milliards pour l’ensemble de l’exercice contre 2 milliards prévus auparavant.

Après son avertissement fin mai sur les résultats du deuxième trimestre, la perte nette de 368 millions d’euros de Nokia dépasse de son côté très largement le consensus qui tablait sur une perte de 2 millions. La plus forte chute du chiffre d’affaires concerne l’Amérique du Nord (-61%), mais celui-ci baisse dans toutes les régions, hormis en Afrique et au Moyen-Orient. Si la marge d’exploitation de 6,7% dans sa principale division de combinés mobiles a bénéficié à fin juin de redevances payées par Apple, le groupe finlandais prévoit simplement d’être «légèrement au-dessus de l’équilibre d’exploitation» pour le trimestre en cours. Sans donner de chiffres précis, il projette de dépasser les économies de coûts de 1 milliard initialement ciblées pour 2013.

La coentreprise entre Nokia et Siemens dans les réseaux mobiles, que les deux actionnaires n’ont pas réussi à céder à des fonds d’investissement, ne donne pas lieu à plus de réjouissance puisqu’elle a enregistré une perte d’exploitation trimestrielle de 111 millions d’euros. Suite à ces annonces, les investisseurs ont fait progresser hier de 2,5% le titre Nokia, tandis que l’action B d’Ericsson a perdu près de 10% à Stockholm.

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