Equinix met la main sur le britannique Telecity pour empêcher sa fusion avec Interxion

Le leader mondial des centres de données va débourser 3,3 milliards d’euros en cash et en titres afin de renforcer sa position en Europe.
Yves-Marc Le Réour

La multiplication des fusions et acquisitions dans la haute technologie s’étend aux centres de données (datacenters). Après plusieurs semaines de négociations, l’américain Equinix, leader mondial du secteur, va acquérir son concurrent britannique Telecity pour 2,35 milliards de livres (3,3 milliards d’euros). L’offre payée en cash et en titres valorise l’action Telecity 1.145 pence par action, ce qui fait ressortir une prime de 5% par rapport au cours de clôture de jeudi. Mais l’action avait gagné près de 22% le 7 mai, suite à l’annonce de discussions préliminaires entre les deux groupes.

Le conseil d’administration de Telecity va recommander cette offre en jugeant que celle-ci apporte «des opportunités pour les clients, les salariés et les actionnaires», a déclaré son président John Hughes. «Equinix a réussi à mettre la main sur son concurrent à un prix raisonnable compte tenu de la complémentarité entre les deux groupes et de la valeur stratégique des actifs de Telecity», souligne Milan Radia, analyste chez Jefferies. En acceptant de se faire racheter par le groupe californien, l’entreprise britannique met fin à son projet de fusion avec le néerlandais Interxion, conclu en mars dernier pour 2,4 milliards de dollars (2,2 milliards d’euros).

Ce rapprochement aurait gêné Equinix qui gère à l’heure actuelle plus de 100 centres de données dans 33 pays. L’acquisition de Telecity lui permettra d’augmenter ses capacités dans certaines villes européennes, dont Londres, et de prendre pied dans des métropoles telles que Dublin, Milan, Istanbul, Stockholm, Helsinki et Varsovie. Elle engendrera par ailleurs «des synergies sur les revenus, les coûts opérationnels et les investissements», a indiqué Erik Schwartz, directeur de la zone EMEA chez Equinix, sans préciser leur montant. La recherche d’une masse critique accrue dans ce secteur est motivée par le souci d’accompagner une clientèle d’entreprises de plus en plus attirée par des solutions d’informatique dématérialisée (cloud computing).

L’acquéreur a obtenu de JPMorgan un crédit relais de 875 millions de livres, valable 18 mois, pour financer la part réglée en numéraire. Il compte refinancer celle-ci ultérieurement sur le marché obligataire. Après la finalisation de la transaction prévue au premier semestre 2016, les actionnaires de Telecity détiendront 10,1% de la nouvelle entité.

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