Eclaboussé par le scandale Petrobras, le groupe OAS veut restructurer sa dette

Poursuivi avec cinq autres sous-traitants, le constructeur envisage de souscrire un crédit gagé sur la cessions de ses actifs aéroportuaires.
Olivier Pinaud

Eclaboussé par le scandale de corruption chez Petrobras, le groupe de construction OAS lutte pour éviter de devenir la plus importante faillite au Brésil avec celle du conglomérat d’Eike Batista. La chute de l’activité provoquée par les révélations tout au long de 2014 sur l’ampleur du scandale a rendu le groupe totalement exsangue. OAS n’a pas pu assurer une partie du remboursement de sa dette début janvier. Conséquence, la valeur de ses obligations d’échéance 2019, dont le montant nominal s’élève à 875 millions de dollars, s’est littéralement effondrée, tombant jusqu’à 10 cents le dollar. Les titres plus longs à 2021 ont connu le même sort.

Certains investisseurs ont redouté qu’OAS choisissent de se placer en redressement judiciaire. Mais le groupe semble se diriger vers une solution de conciliation avec ses créanciers. Des discussions ont été ouvertes avec les principaux détenteurs de dette afin de trouver «une restructuration organisée qui préserverait la liquidité et la poursuite de l’activité», a indiqué hier à Bloomberg un porte-parole d’OAS. De leurs côtés, les porteurs de dette se sont regroupés en comité et ont mandaté plusieurs conseils pour les épauler dans ce dossier.

Différentes solutions sont étudiées par la direction d’OAS, indique Bloomberg. Le groupe privilégierait la piste d’un crédit dont le remboursement serait garanti par la cession de plusieurs actifs. La participation de 25% au capital du groupe de concessions aéroportuaires Invepar pourrait ainsi servir de collatéral. Il pourrait également vendre sa part dans l’aéroport régional de Guarulhos.

OAS n’est pas le seul groupe brésilien éclaboussé par le scandale Petrobras. En décembre, les procureurs ont lancé des charges contre 36 personnes, dont 22 cadres dirigeants de six fournisseurs de Petrobras: OAS, Camargo Correa, UTC Engenharia, Galvao Engenharia, Mendes Junior et Engevix. Selon les premiers éléments de l’enquête, ces sous-traitants avaient constitué un «club» destiné à prélever entre 1% et 5% sur chaque contrat conclu avec Petrobras afin d’alimenter un vaste réseau de corruption.

L’autorité des marchés financiers brésilienne enquête également de son côté, notamment afin de déterminer le rôle éventuel qu’aurait pu avoir Dilma Rousseff, la présidente brésilienne, administratrice de Petrobras entre 2003 et 2010. Elle a publiquement indiqué n’avoir jamais été au courant du système de corruption.

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