DuPont donne une leçon au fonds activiste de Nelson Peltz

Soutenus par de grands investisseurs institutionnels, le conglomérat américain garde le contrôle total sur son conseil d’administration
Antoine Duroyon

DuPont vient d’administrer une belle leçon sur la manière de réduire à néant une fronde d’activistes. Réunis mercredi en assemblée générale, ses actionnaires ont voté à une large majorité en faveur des douze administrateurs soutenus par le groupe américain, repoussant ainsi une fronde déclenchée par Trian Fund Management, le fonds de l’investisseur activiste Nelson Peltz. Ce dernier, qui est le cinquième actionnaire de DuPont avec une participation de 2,7%, souhaitait placer quatre représentants au conseil d’administration.

Trian conteste depuis de nombreux mois les performances du conglomérat, appelant à une scission de ses activités afin de créer de la valeur pour les actionnaires. Lors de l’assemblée générale à Wilmington, Nelson Peltz a pointé des changements survenus récemment, tels que des réductions de coûts. «Nous ne pensons pas que ces choses seraient arrivées sans notre implication», a-t-il estimé.

De son côté, DuPont, dont la capitalisation boursière tutoie les 68 milliards de dollars, avait dénoncé avant l’assemblée générale les efforts de Trian pour imposer une «équipe de direction fantôme» en vue de saper la transformation stratégique de la société. Le groupe avait également critiqué le manque d’expertise scientifique de la part de Trian et pointé sa vision «court-termiste» vis-à-vis d’activités pour lesquelles les avancées peuvent prendre plus de dix ans. Sa dernière réponse a été de faire entrer au conseil Edward Breen et James Gallogly, les patrons de Tyco International et LyondellBasell.

«Nous allons continuer à exécuter notre plan stratégique qui vise à faire de DuPont un groupe à plus forte croissance et à plus forte valeur», a commenté dans un communiqué le PDG de DuPont, Ellen Kullman. La direction a obtenu le soutien de trois actionnaires institutionnels de poids: Vanguard, BlackRock et State Street. Certains investisseurs boursiers ont toutefois peu goûté la défaite de Nelson Peltz, misant sur sa capacité à relancer la machine. Le titre a perdu 6,6% mercredi à l’annonce de la victoire du conseil.

Coutumier de ces bras de fer, Nelson Peltz s'était notamment illustré lors d’une bataille face à Heinz en 2006. Un combat qu’il avait remporté aux côtés de ses alliés en obtenant des sièges d’administrateur.

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