Cisco émet un emprunt obligataire de référence de 8 milliards de dollars

L’opération en sept tranches, destinée notamment à financer les rachats d’actions, a suscité une demande supérieure à 20 milliards de dollars
Benoît Menou

Cisco devait concrétiser hier soir un emprunt obligataire de quelque 8 milliards de dollars. Il s’agit tout simplement de la plus importante opération cette année en catégorie investisseurs d’un émetteur américain, la plus importante en réalité depuis celle de 49 milliards de dollars réalisée en septembre dernier par Verizon Communications.

L’emprunt, le premier de Cisco depuis près de trois ans, était prévu en sept tranches, dont trois à taux flottants de maturité 18 mois, 3 ans et 5 ans, et quatre tranches à taux fixes de maturité 3, 5, 7 et 10 ans. Le montant individuel des tranches évolue entre 500 millions et 2,4 milliards.

L’opération, menée par Barclays, Bank of America Merrill Lynch, Deutsche Bank et JPMorgan, a visiblement rencontré un grand succès, suscitant selon IFR ou Bloomberg une demande supérieure à 20 milliards de dollars. Il s’agit certes pour le groupe américain de financer des rachats de titres, autorisés à hauteur de 15 milliards de dollars en novembre dernier par son conseil d’administration. Cisco, noté «A1» par Moody’s et «AA- » par Standard & Poor’s, souhaite en outre rembourser pour 3,75 milliards de dollars de titres de dette arrivant à échéance cette année. Alors que le groupe californien a racheté pour 4 milliards de dollars d’actions sur trois mois au 25 janvier, le cours a baissé sur la période.

S’il existe bien selon le gérant obligataire Lon Erickson chez Thornburg Investment Management une large base d’investisseurs potentiels pour des obligations de long terme, comme les fonds de pension ou les compagnies d’assurance vie, le gérant ne souhaite pas prendre le risque. Cisco engage en effet la manœuvre après avoir concédé que le chiffre d’affaires du trimestre en cours pourrait bien ne pas respecter les attentes de certains analystes, sous le coup d’un manque de dynamisme au sein des marchés émergents ou de la part des opérateurs télécoms.

Mais Cisco semble encore se décider au sein d’un environnement de taux intéressant, même s’ils ont progressé depuis un an. Cette remontée a freiné l’offre depuis le début de l’année, à 163 milliards de dollars en catégorie investisseurs de la part d’émetteurs américains selon Dealogic contre 175 milliards sur la même période de l’an dernier. Aux yeux de Jodie Lurie, analyste crédit chez Janney Capital Markets, seul un regain d’activité sur le marché des fusions-acquisitions pourrait permettre de voir le volume des emprunts obligataires décoller.

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