Carrefour confirme son redressement pendant que Casino peine à suivre

Le premier se dit confiant avec le consensus de résultat opérationnel, tandis que le second lance un avertissement. L’écart de performance au Brésil est élevé.
Bruno de Roulhac

Carrefour rebondit plus vite que Casino, avec une croissance organique du chiffre d’affaires (hors essence et calendaire) de 4,1% pour le premier et de 3,1% pour le second au quatrième trimestre 2014. Soit une hausse de 3,9% à 84 milliards d’euros, et de 4,7% à 48,5 milliards sur l’ensemble de l’année 2014.

En France, la croissance organique des ventes de Carrefour au quatrième trimestrs ressort à 1%, contre -0,4% (-1,9% hors e-commerce) pour son concurrent stéphanois. «Carrefour est entré dans un nouveau cycle de gain de part de marché en France», estime Bryan Garnier. Les ventes des hypermarchés restent en territoire négatif, -0,7% pour Carrefour et -2,3% pour Casino mais avec des progressions dans l’alimentaire.

L’écart est encore plus flagrant en Amérique du Sud, où le chiffre d’affaire de Carrefour bondit de 20,5% en organique, contre +5,1% pour les activités alimentaires de Casino. Carrefour bénéfice d’un meilleur mix-produit au Brésil, avec peu de non-alimentaire et le succès du format cash & carry. En revanche, Casino sauve la mise en Asie, avec une croissance organique des ventes de 3,1%, contre une baisse de 4,7% (et même de -5,3% en Chine) pour Carrefour.

Compte tenu d’une rentabilité plus faible qu’attendu en fin d’année, Casino a de nouveau abaissé sa prévision de résultat opérationnel courant (ROC) de 2,34 à 2,22 milliards d’euros (contre 2,36 milliards en 2013) pour un consensus Bloomberg encore à 2,28 milliards, entraînant une baisse de 5,29% de l’action vendredi, tandis que celle de Carrefour gagnait 3,93%. Ce dernier a en effet confirmé que son ROC sera en ligne avec les 2,38 milliards attendus par le marché (après 2,24 milliards en 2013). «Nous voyons encore du potentiel d’amélioration de la marge opérationnelle [de Carrefour] à moyen terme (notamment en France) ce qui devrait se traduire par une progression du bénéfice par action de 12% par an à moyen terme, note Natixis. La valorisation est attractive au regard de la dynamique de croissance».

Mais pour Casino, «l’absence d’opérations transformantes dans les 12 à 18 mois […] un levier opérationnel faible (voire nul) en France en 2015 lié au repositionnement tarifaire de Géant et Leader Price, et l’impact d’un ralentissement macroéconomique dans les émergents, particulièrement au Brésil», conduit Natixis à être plus prudent sur la valeur. Pour sa part, Oddo maintient ses réserves sur la stratégie prix de Casino.

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