
Capgemini vise une nouvelle hausse de ses revenus et de sa rentabilité en 2023

Le groupe de services numériques Capgemini a indiqué mardi anticiper une nouvelle année de croissance de ses revenus et de sa rentabilité en 2023, après avoir enregistré des résultats conformes à légèrement supérieurs à ses projections et aux estimations des analystes en 2022.
L’an passé, le chiffre d’affaires du groupe s’est inscrit à 22 milliards d’euros, en hausse de 21,1% en données publiées par rapport à l’exercice 2021. La croissance a atteint 16,6% à taux de change constants et 15,3% en données organiques.
«Dans un contexte macroéconomique dégradé par la guerre en Ukraine, les poussées inflationnistes et la hausse des taux d’intérêt, le groupe bénéficie de la demande structurelle des grandes entreprises et organisations pour des projets de transformation digitale couvrant une part croissante de leur chaîne de valeur», a indiqué Capgemini dans un communiqué.
La marge opérationnelle s’est établie à 2,87 milliards d’euros en 2022, représentant 13% du chiffre d’affaires, contre un taux de 12,9% affiché en 2021. L’augmentation des offres plus innovantes et créatrices de valeur dans les activités de Capgemini a plus que compensé le retour de certains coûts d’exploitation qui avaient disparus lors de la crise sanitaire et la hausse des charges liées au développement des talents de l’entreprise.
Le flux de trésorerie organique s’est élevé à 1,85 milliard d’euros en 2022, contre 1,87 milliard d’euro en 2021. L’an dernier, Capgemini a investi 204 millions d’euros dans des opérations de croissance externe, versé pour 409 millions d’euros de dividendes et racheté pour 811 millions d’euros de ses propres actions. Son dernier plan d’actionnariat salarié a par ailleurs donné lieu en 2022 à une augmentation de capital d’un montant brut de 508 millions d’euros.
Hausse de 35% du dividende
Dans l’ensemble, les résultats de Capgemini sont ressortis en 2022 conformes voire légèrement supérieurs aux attentes de ses dirigeants comme à celles des analystes. Pour l’année écoulée, le groupe prévoyait une croissance à taux de change constants de son chiffre d’affaires comprise entre 14% et 15%, ainsi qu’une marge opérationnelle située entre 12,9% et 13,1%. Le flux de trésorerie organique était attendu supérieur à 1,7 milliard d’euros.
Selon un consensus établi par FactSet, les analystes tablaient en moyenne sur un chiffre d’affaires de 21,89 milliards d’euros, sur une marge opérationnelle de 2,75 milliards d’euros et sur un flux de trésorerie organique de 1,98 milliard d’euros pour 2022.
Le groupe a par ailleurs indiqué que son conseil d’administration avait décidé de proposer à l’assemblée générale prévue le 16 mai prochain le versement d’un dividende de 3,25 euros par action au titre de 2022. Le dividende payé l’an passé, au titre de 2021, ressortait à 2,40 euros par action.
Concernant l’exercice 2023, Capgemini anticipe une croissance de son chiffre d’affaires comprise entre 4% et 7% à taux de change constants, une marge opérationnelle comprise entre 13% et 13,2%, ainsi qu’un flux de trésorerie organique d’environ 1,8 milliard d’euros.
«Malgré un contexte économique plus tendu, nous entamons 2023 sur de bonnes bases», a commenté Aiman Ezzat, le directeur général de Capgemini, lors d’une conférence avec des journalistes. «La poursuite du développement de nos offres à forte valeur ajoutée et des hausses tarifaires seront des soutiens à la consolidation de nos marges», a ajouté le dirigeant.
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Katmandou - Les tractations politiques s’accélèrent vendredi au Népal autour du chef de l’armée pour tenter de nommer un nouveau Premier ministre, après les émeutes anti-gouvernementales du début de semaine, qui ont fait au moins 51 morts. Depuis mercredi, le général Ashok Raj Sigdel reçoit et consulte de nombreuses personnalités pour trouver un successeur à KP Sharma Oli, contraint mardi par la rue à présenter sa démission. Il devait s’entretenir vendredi après-midi avec le président Ramchandra Paudel, l’ex-cheffe de la Cour suprême, Sushila Karki, et une figure de la contestation, Sudan Gurung, a annoncé à l’AFP un porte-parole des manifestants, Nimesh Shresth. Réputée pour son indépendance, Mme Karki, 73 ans, est pressentie pour prendre la tête de la transition mais elle ne fait pas l’unanimité, notamment parmi les jeunes manifestants. La crise - la plus meurtrière survenue au Népal depuis l’abolition de la monarchie en 2008 - a débuté lundi, lorsque la police a ouvert le feu sur des jeunes manifestants qui dénonçaient le blocage des réseaux sociaux et la corruption des élites. Une vingtaine de manifestants ont été tués, des centaines d’autres blessés, nourrissant l’indignation et la colère de la population. Le lendemain, le chef du gouvernement a tenté de reprendre la main en ordonnant le rétablissement de Facebook, Youtube et X et promis une enquête «indépendante» sur les violences policières. Mais rien n’y a fait: des jeunes réunis sous une bannière «Génération Z» ont investi les rues de la capitale Katmandou et mis à sac de nombreux bâtiments publics, résidences de dirigeants politique et autres symboles du pouvoir. «Très tendu» Le parlement a été incendié, comme la résidence du Premier ministre, qui n’a eu d’autre choix que de présenter sa démission. Âgé de 73 ans, le chef du Parti communiste (maoïste) népalais, qui a dirigé quatre fois le gouvernement depuis 2015, menait depuis 2024 une coalition avec un parti de centre gauche. Il incarnait l'élite dont la jeunesse du pays, largement privée d’emploi et lassée de la corruption, exigeait le départ. Les troubles ont fait «au moins 51 morts (...) dont 21 manifestants et 3 policiers», a déclaré vendredi à l’AFP un porte-parole de la police, Binod Ghimire. L’armée a repris le contrôle de la capitale. Ses soldats en armes, accompagnés de véhicules blindés et de chars, continuaient vendredi à patrouiller dans les rues désertes de Katmandou sous couvre-feu. Ses habitants ont été autorisés à sortir vendredi matin quelques heures pour se ravitailler, alors que se poursuivait le grand nettoyage engagé pour effacer les traces des destructions de mardi, ont constaté des journalistes de l’AFP. «Notre priorité, c’est de faire le plein de carburant parce qu’on a besoin de notre moto pour aller travailler», a déclaré à l’AFP Laxmi Thapa, 32 ans, ravie de pouvoir mettre le nez dehors. «On est sorti aujourd’hui car la situation s’améliore», s’est-elle réjoui aux côtés de son mari. «C'était très tendu, on est resté à l’abri chez nous». «Exigences» La gigantesque chasse à l’homme lancée pour retrouver les quelque 13.500 détenus qui ont profité des troubles pour s'évader de leur prison continuait à battre son plein dans tout le pays. Moins d’un millier ont été rattrapés à ce jour, certains sur le sol de l’Inde voisine, a précisé vendredi le porte-parole de la police: «12.533 sont toujours en cavale». Le président du Népal, Ramchandra Paudel, a promis jeudi de faire «tous les efforts» pour «trouver une issue à la situation difficile que connaît le pays». L’octogénaire, à qui la Constitution impose de nommer le Premier ministre, a promis d’y parvenir «aussi vite que possible» et «de satisfaire les exigences des citoyens qui ont protesté». Les discussions sont toujours animées dans les rangs des représentants de la «Génération Z», qui peinent à s’accorder sur un nom pour diriger une transition qu’ils veulent radicale. «Nous voulons que ça change», a exhorté jeudi Sudan Gurung. «Notre première exigence, c’est la dissolution du Parlement. Et la fin de la corruption doit être une priorité absolue». «Nous voulons la transparence du gouvernement, une éducation de qualité, des opportunités d’emploi et une vie digne», a énuméré un autre, James Karki, 24 ans, devant la presse. «Je veux croire que l’armée va nous entendre». Paavan MATHEMA © Agence France-Presse