But puise dans le marché high yield pour rémunérer ses actionnaires

Détenue par Goldman Sachs, Colony et OpCapita, la chaîne de magasins veut lever 170 millions de dette, dont 103 millions iront à ses actionnaires
Olivier Pinaud
But ameublement
 -  Capture écran.

L’exubérance du marché de la dette high yield redonne des idées aux fonds de capital investissement. Goldman Sachs, Colony Capital et OpCapita (ex-Merchant Equity Partners), propriétaires de la chaîne de magasins But depuis fin 2007, vont profiter de l’afflux actuel de liquidités pour lancer une des rares opérations de «dividend recap» de ces derniers mois, à savoir endetter la société pour rémunérer les actionnaires. Fréquents au milieu de la décennie 2000, durant les belles années du LBO, ces refinancements avaient quasiment disparu avec la crise.

But compte ainsi lever 200 millions d’euros de nouveaux financements, dont 170 millions d’euros d’obligations high yield et 30 millions de crédit revolving. La somme permettra de rembourser 69 millions d’euros de dette mezzanine et 53 millions de prêts d’actionnaires. La chaîne de magasins d’ameublement fera enfin remonter un dividende de 50 millions d’euros vers ses trois actionnaires. Le prix des obligations devrait être arrêté en fin de semaine. Le refinancement est dirigé par Barclays Capital.

L’opération intervient alors que les mesures mises en place l’an dernier par la nouvelle direction des magasins But commencent à se faire sentir sur le compte de résultats. A fin mars 2014, après 9 mois d’exercice, le chiffre d’affaires a progressé de 6,4% à environ 1 milliard d’euros et l’Ebitda a rebondi de 29%. Selon S&P, tombée à 8% en 2013, la marge d’Ebitda pourrait remonter à 9,6% sur la totalité de l’exercice 2014 puis repasser la barre des 10% l’an prochain grâce aux mesures de flexibilité des prix, de contrôle des coûts et d’amélioration de la logistique. L’agence de notation reconnaît néanmoins que l’activité reste contrainte par la vulnérabilité du marché français de l’ameublement de la maison, fortement concurrentiel et soumis aux baisses du pouvoir d’achat et des volumes des transactions immobilières. Fin juin, l’endettement devrait représenter 3,7 fois l’Ebitda, selon S&P.

Ce refinancement pourrait ouvrir la voie à un changement du tour de table dans les prochains mois. Goldman Sachs, Colony Capital et OpCapita ont déjà tenté en 2012 de céder la chaîne de magasins. Mais le processus avait échoué. Au moment de son rachat auprès de Kesa Electricals fin 2007, But avait été valorisé 550 millions d’euros.

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