BT jette son dévolu sur EE pour revenir sur le marché mobile britannique

La coentreprise entre Orange et Deutsche Telekom serait valorisée 12,5 milliards de livres sur la base d’un endettement net considéré comme nul
Yves-Marc Le Réour

BT avait fait savoir qu’il prendrait une décision avant Noël. L’opérateur télécoms a tenu parole, en annonçant hier soir qu’il avait choisi EE, coentreprise entre Orange et Deutsche Telekom, pour faire son retour sur le marché mobile britannique. EE l’a donc emporté sur O2, filiale de l’espagnol Telefonica avec lequel il avait aussi engagé des pourparlers. Le groupe britannique va désormais entamer des négociations exclusives qui vont durer «plusieurs semaines», à l’issue desquelles le projet de transaction devra être approuvé par ses actionnaires. Tim Hoettges, président du directoire de Deutsche Telekom, a déclaré que ces négociations devraient aboutir au cours du premier trimestre 2015.

Orange a précisé dans un communiqué que le prix de cession de EE s’élèverait à 12,5 milliards de livres sterling (15,8 milliards d’euros) «sur la base d’un endettement financier net considéré comme nul». Ce montant serait réparti à parts égales entre Orange et Deutsche Telekom, avec un paiement réalisé en partie en numéraire et via l’émission de nouvelles actions BT.

Deutsche Telekom prendrait une participation de 12% au capital de l’opérateur britannique, tandis qu’Orange aurait une part de 4% tout en recevant une proportion plus importante en numéraire, «afin d’assurer une répartition égale du produit net de la vente de EE entre les deux actionnaires».

Le prix payé représenterait environ 8 fois l’excédent brut d’exploitation de la cible, ce qui reflète une décote d’environ 5% par rapport au multiple moyen des transactions comparables du secteur en Europe occidentale depuis 2012, selon Bloomberg. Le choix d’un paiement «mixte» permettra à BT de ne pas dégrader sa structure de bilan. Avec une dette nette de 7,1 milliards de livres à fin septembre, il est noté BBB par Fitch et S&P, seulement deux crans au-dessus de la catégorie spéculative.

Alors que BT avait été contraint fin 2001 de scinder ses activités mobiles pour se désendetter, le succès de cette transaction donnerait naissance au plus gros opérateur de services «quadruple play» outre-Manche. Selon Bloomberg qui cite une source proche du dossier, Vodafone, troisième opérateur mobile derrière EE et O2, aurait l’intention de se tourner vers le régulateur britannique (Ofcom), afin d’éviter toute discrimination de la part de BT lors du raccordement des tours de transmissions mobiles des concurrents à son réseau de fibre optique.

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