Bruxelles tient une partie de l’avenir des utilities entre ses mains

La Commission dévoile demain ses objectifs à 2030 de réduction des gaz à effet de serre. Un choix crucial pour les prix futurs de l'électricité
Olivier Pinaud

Tous les regards des industriels de l’énergie européens seront tournés demain midi vers Bruxelles. José Manuel Barroso, le président de la Commission, Günther Oettinger, le commissaire chargé de l'énergie, Connie Hedegaard, la commissaire chargée de l’action pour le climat, dévoileront le cadre des politiques en matière de changement climatique et d'énergie de l’Union européenne à l’horizon 2030. Une annonce cruciale pour l’évolution des prix de l’électricité en Europe et donc pour les perspectives bénéficiaires des grands producteurs européens, fragilisés par la chute des prix ces dernières années.

Face à la concurrence des prix du charbon, en chute de près de 30% depuis 2011, face à la baisse de la consommation du fait de la crise, mais aussi face à l’émergence des énergies renouvelables, et de leur effet de cannibalisation, les grands producteurs d’électricité ont dû fermer des centrales à gaz rendues déficitaires. L’université d’Oxford calcule que les dix plus grands producteurs d’électricité en Europe ont ainsi fermé l’an dernier 21,3 GW de capacités de production à partir de gaz naturel, soit 12% du parc installé. Sur ce montant, 8,8 GW avaient moins de dix ans d’existence. Conséquence, ils ont dû passer dans le même temps 6 milliards d’euros de dépréciations d’actifs.

D’où leur espoir de voir demain la Commission renforcer ses objectifs de réduction des émissions de gaz à effet de serre. Les deux autres points principaux du cadre juridique portent sur le recours aux énergies renouvelables et sur l’amélioration de l’efficacité énergétique. Le train de mesures comprendra également une proposition relative au renforcement du système d'échange de droits d'émission de l’Union.

La Commission pourrait ainsi porter à 40% son objectif de réduction des émissions de gaz à effet de serre à l’horizon 2030, par rapport au niveau de 1990, soit un doublement de l’objectif fixé initialement pour 2020.Cela permettrait de relancer à la hausse les prix de la tonne de CO2 et de rendre moins compétitive l’électricité produite à partir du charbon. Les budgets des Etats en profiteraient également indirectement grâce à la cession des quotas d’émission à un meilleur prix.

La proposition de cadre pour 2030 sera examinée par le conseil européen des 20 et 21 mars 2014 et par le Parlement européen.

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