
Bpifrance reprend la participation de l’Etat dans PSA
Trois ans après avoir participé au sauvetage de PSA, l’Etat réalise une plus-value importante sans abandonner son influence sur le destin du constructeur automobile français propriétaire des marques Peugeot et Citroën, et qui vient d’acquérir Opel. La cession des parts du capital détenues par l’Agence des participations de l’Etat (APE) à Bpifrance pour 1,92 milliard d’euros permet en effet de conserver cette participation stratégique dans la sphère publique, tout en dégageant une plus-value de 1,12 milliard par rapport aux 800 millions d’euros apportés lors du sauvetage du constructeur.
«Cette acquisition s’inscrit dans la stratégie d’investissement de Bpifrance dans des entreprises leaders, innovantes et incarnant l’industrie française du futur», précisent l’APE et Bpifrance dans un communiqué commun. «Au terme de cette opération, Bpifrance reprendra les droits et obligations du pacte d’actionnaires conclu avec la société, la famille Peugeot et le constructeur automobile chinois Dongfeng et disposera en conséquence de deux sièges et d’un censeur au conseil de surveillance de PSA.»
L’opération, qui concerne 12,7% du capital et 18,5% des droits de vote, sera effective à la suite de l’Assemblée générale du 10 mai, précise le communiqué. Bpifrance devra toutefois attendre deux ans pour bénéficier des droits de vote doubles. Pas de grands changements en vue pour PSA, même si Bpifrance compte bien exercer ses prérogatives et choisir ses propres administrateurs. Au sein de la banque publique, cet investissement est perçu comme complémentaire des nombreux financements concédés à des PME du secteur et aux opérations réalisées via le fonds d’avenir automobile.
Il s’agit d’un investissement d’envergure pour Bpifrance, l’équivalent de 175% de l’ensemble des tickets investis dans des ETI et grandes entreprises en 2016, qui avaient atteint 1,1 milliard d’euros, et représente sa deuxième plus importante participation cotée après celle d’Orange. L’opération sera financée sur fonds propres, précise-t-on au sein de la banque publique, filiale à 50% de l’Etat et de la Caisse des dépôts, et s’accompagnera d’une libération de capital souscrit en 2013 lors de la création de Bpifrance et non appelé. L’Etat financera donc directement une partie de la plus-value réalisée par l’APE.
Pour cette dernière, la cession est opportune alors qu’elle fait face cette année à la recapitalisation de la filière nucléaire française pour plusieurs milliards d’euros.
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