
BNP Paribas crée un nombre record de banquiers millionnaires

C’est un record depuis que les banques françaises doivent publier chaque année leur rapport sur les rémunérations de leurs salariés les mieux payés. BNP Paribas a attribué au titre de 2021 une rémunération totale supérieure à un million d’euros à 292 collaborateurs ayant un impact significatif sur son activité. Soit 70 de mieux que l’an dernier, qui marquait déjà une progression. Parmi ces millionnaires, «98 exercent leur activité au Royaume-Uni, 87 aux Etats-Unis, 36 en Asie, 58 en France et les autres collaborateurs sont répartis dans huit autres pays», précise le rapport de la première banque française par la capitalisation boursière, publié le 1er avril sur le site internet du groupe.
L'échelle des rémunérations monte haut puisque 18 individus ont obtenu plus de 3 millions d’euros de fixe et de variable au titre de 2021. Ces chiffres s’entendent pour le périmètre des 1.214 collaborateurs identifiés comme «preneurs de risque» groupe (material risk takers, MRT) selon la réglementation européenne, c’est-à-dire les collaborateurs dont l’activité peut affecter les risques et les résultats de la banque, traders en tête. Cette définition exclut, par exemple, les employés de la filiale américaine Bank of the West, en cours de cession, qui est soumise à des réglementations spécifiques à la Réserve fédérale.
Un bonus moyen en hausse de 31%
L’enveloppe des bonus distribués aux preneurs de risques s’est accrue de près de 11%. Elle a atteint 550 millions d’euros au titre de 2021, contre 461 millions de salaire fixe. Compte tenu de la baisse du nombre de «preneurs de risque» déclarés, le bonus moyen, lui, s’est accru de 31,6%. Il s'élève à 453.000 euros. Selon les règles établies pour aligner l’intérêt des banquiers et celui de leur employeur, les rémunérations variables sont versés à 60% de manière différée. La partie payée immédiatement l’est pour moitié en cash et pour moitié en titres.
Ces sommes récompensent les excellents résultats dégagés l’an dernier par le groupe, notamment dans la banque d’investissement, qui concentre 766 de ces professionnels. BNP Paribas a engrangé 9,5 milliards d’euros de bénéfices en 2021, en hausse d’un tiers par rapport à l’exercice précédent. Du jamais-vu dans l’histoire de la banque.
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Médicaments non utilisés : jusqu'à 1,7 milliard d'euros gaspillés chaque année selon la Cour des comptes
Paris - Les médicaments prescrits en ville mais non consommés représentent chaque année en France entre 561 millions et 1,7 milliard d’euros, selon une évaluation de la Cour des comptes publiée jeudi qui appelle à identifier les produits les plus jetés et les raisons de ce gaspillage. A ce jour, «les modalités de collecte et de traitement des médicaments non utilisés ne permettent pas de connaître de manière précise les montants et la nature des dépenses de médicaments qui auraient pu être évités», souligne la Cour des comptes. Son évaluation des coûts a été réalisée à partir des quantités de médicaments non utilisés collectées par l’organisme Cyclamed chargé de leur récupération. La facture atteint jusqu’à 1,7 milliard d’euros si le calcul prend en compte tous les médicaments mais elle tombe autour de 561 à 788 millions d’euros si les plus coûteux en sont exclus, détaille la Cour des comptes. Le volume de médicaments jetés et collectés par Cyclamed représentait 8.503 tonnes en 2023. Le potentiel de réduction de ces déchets peut être évalué entre 224 millions à 867 millions d’euros, selon l’enquête conduite par la Cour des comptes. Il est «indispensable que les pouvoirs publics améliorent leur connaissance de l’usage des produits de santé, prescrits, dispensés et remboursés, et comprennent pourquoi certains d’entre eux ne sont pas utilisés», écrit l’instance de surveillance des finances publiques. Elle préconise de s’appuyer sur l’expertise de Cyclamed pour quantifier les médicaments non utilisés, évaluer la proportion des médicaments périmés, identifier les produits les plus gaspillés et en déterminer les raisons afin de «susciter des mesures de prévention». La redistribution des médicaments non utilisés pourrait être, selon elle, «une mesure prometteuse», en particulier pour les médicaments coûteux ou très prescrits. De même, certains dispositifs médicaux (béquilles, fauteuils roulants, déambulateurs etc..) pourraient être réutilisés, remis en état ou recyclés pour récupérer au moins leurs composants, préconise le rapport. Parmi ses autres recommandations pour un meilleur usage des produits de santé (médicaments et dispositifs médicaux), la Cour des comptes propose d’inciter les industriels à adapter les conditionnements et les délais de péremption. Les produits de santé ont représenté un coût de 36,05 milliards d’euros pour l’assurance maladie en 2023, dont 25,26 milliards au titre des médicaments et 10,79 milliards au titre des dispositifs médicaux. Le gouvernement vise une réduction des dépenses de santé de l’ordre de cinq milliards d’euros l’an prochain. © Agence France-Presse -
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