Banque PSA Finance va se sevrer de la coûteuse garantie de l’Etat

La création dans onze pays européens de sociétés communes avec Santander allégera le coût de financement et dopera la rentabilité de la captive
Olivier Pinaud

Moins médiatiques que l’accord de recapitalisation signé avec Dongfeng et l’Etat français, les négociations exclusives ouvertes entre Peugeot et Santander sur Banque PSA Finance (BPF) contribuent néanmoins à considérablement alléger le fardeau qui pesait sur le groupe automobile. S’il aboutit, ce partenariat permettra à BPF de se sevrer de la garantie de 7 milliards d’euros accordée début 2013 par l’Etat français afin d’assurer à moindre coût le financement de la banque captive de Peugeot jusqu’au 31 décembre 2016. La garantie a été pour l’instant employée à hauteur de 1,2 milliard d’euros.

La création de partenariats à parité dans onze pays européens entre BPF et Santander Consumer Finance, dont la France, l’Allemagne ou l’Italie, avec une consolidation réglementaire du côté de Santander, permettra à la captive du constructeur de s’appuyer sur le financement meilleur marché de la banque espagnole. La garantie coûte cher à BPF: 260 points de base sur les montants émis, plus une partie variable en fonction de la proportion de véhicules des marques Peugeot et Citroën vendus avec un financement BPF, avec un plafond à 491 pb. Selon la Commission européenne, qui avait examiné l’an dernier l’accord avec l’Etat français, la garantie sur BPF représentait un «équivalent-subvention brut» de 486 millions d’euros.

Second avantage de l’opération: un retour de cash d’environ 1,5 milliard d’euros vers Peugeot d’ici à 2018, le temps que le portefeuille de crédits en cours s’éteigne progressivement. «BPF est actuellement capitalisée à hauteur de 3,2 milliards d’euros. L’accord avec Santander permettra de faire remonter le capital excédentaire», explique Jean-Baptiste de Chatillon, le directeur financier de Peugeot et président de BPF. «Santander pourra également racheter des portefeuilles de crédits dans certains pays, ce qui contribuera à la remontée de cash», ajoute le dirigeant.

Enfin, l’accord négocié avec les conseils de SG CIB et de Bredin Prat, doit contribuer à améliorer la rentabilité de la captive. «Au final, grâce à ce partenariat, la rentabilité de BPF sera restaurée. Avec 50% des dividendes des nouvelles sociétés communes, PSA disposera du même flux de cash que si le groupe était resté l’unique actionnaire de la banque», indique Jean-Baptiste de Chatillon. Ce qui reviendrait à un doublement de sa rentabilité.

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