Avago bouscule les semi-conducteurs

Le groupe singapourien s’offre Broadcom pour un montant record de 37 milliards de dollars.
Yves-Marc Le Réour
Le singapourien Avago rachète l’américain Broadcom pour un montant record de 37 milliards de dollars. Photo DR.
Le singapourien Avago rachète l’américain Broadcom pour un montant record de 37 milliards de dollars. Photo DR.  - 

La consolidation des semi-conducteurs a franchi une nouvelle étape hier avec l’annonce du rachat de l’américain Broadcom par son concurrent singapourien Avago Technologies pour un montant global de 37 milliards de dollars (33,9 milliards d’euros), un record dans ce secteur. Avec un chiffre d’affaires de 15 milliards de dollars, le nouveau groupe, qui prendra le nom de Broadcom, se hissera au troisième rang aux Etats-Unis derrière Intel (56 milliards) et Qualcomm (27,5 milliards), ainsi qu’au sixième rang mondial.

Conseillé par Deutsche Bank, Bank of America, Credit Suisse, Barclays et Citigroup, Avago propose aux actionnaires de Broadcom 17 milliards de dollars en numéraire et une part en titres représentant environ 20 milliards. L’offre mixte valorise la cible 54,50 dollars par action, ce qui correspond à une prime de 16% sur son cours de clôture mardi soir, avant que le Wall Street Journal ne fasse état de discussions entre les deux entreprises. Les actionnaires du groupe californien devraient contrôler 32% de la nouvelle entité qui aura une valeur d’entreprise de 77 milliards de dollars.

Le financement de la part réglée en numéraire proviendra de la trésorerie des deux groupes, estimée à 8 milliards de dollars, ainsi que d’un emprunt complémentaire de 9 milliards de dollars fourni par un consortium bancaire. Le groupe singapourien, coté sur le Nasdaq depuis 2009, n’est pas un novice en matière de croissance externe. S’il a racheté en février dernier Emulex pour un peu plus de 600 millions de dollars, sa plus importante acquisition jusqu’alors était celle de LSI, dont il a pris le contrôle en 2014 pour 6,6 milliards de dollars. Selon des sources proches du dossier, il a fait sans succès une offre sur l’américain Freescale au début de cette année, avant que celui-ci ne soit racheté par NXP pour 11,8 milliards.

Broadcom, qui a fait appel à JPMorgan, Evercore et Centerview pour le conseiller dans cette opération, fabrique des semi-conducteurs destinés aux décodeurs, aux téléphones mobiles et aux équipements de réseaux. Il dispose d’une expertise particulière dans les puces de connectivité, intégrant les technologies Wi-Fi et Bluetooth, qui équipent les smartphones d’Apple et de Samsung. Avago pourra ainsi mettre en place des offres intégrées destinées au marché des infrastructures fixes et mobiles, tout en développant sa présence dans le stockage de données.

Soumise à l’aval des autorités réglementaires et à l’approbation des actionnaires des deux sociétés, la transaction devrait être menée à bien «d’ici la fin du premier trimestre 2016». Elle aura «un effet relutif immédiat sur le bénéfice par action (non-GAAP) et le cash-flow libre du nouveau groupe». Celui-ci vise une croissance moyenne de 5% de son chiffre d’affaires et une marge opérationnelle de 40% à long terme, contre une rentabilité pro forma initiale de 30%. Pour y parvenir, il compte dégager 750 millions de dollars de synergies annuelles dans les 18 mois suivant la clôture de l’opération.

Le PDG d’Avago, Hock Tan, conservera sa fonction au sein du groupe élargi. Henry Samueli, co-fondateur et actuel président de Broadcom, rejoindra le conseil d’administration de la nouvelle entité et sera nommé directeur de la technologie. Henry Nicholas, l’autre fondateur de Broadcom, interviendra comme conseiller stratégique auprès du PDG.

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