
Atos devra faire sans l’appui de Nets pour l’IPO de Worldline
Encore raté. Après l’italien Sia, Atos n’a pas réussi à mettre la main sur le scandinave Nets, entré en négociations exclusives avec Advent International et Bain Capital. Un échec flagrant pour le groupe français qui comptait sur cette opération pour renforcer la taille de sa division de paiements électroniques Worldline, promise à une introduction en Bourse à Paris dans les prochains mois.
L’offre des deux fonds d’investissement, qui possèdent déjà le britannique WorldPay, s’élèverait à plus de 2 milliards d’euros, un prix supérieur à ceux proposés par les trois autres acheteurs potentiels (Atos, Permira/Canada Pension Plan, et Nordic Capital). Le second tour initialement envisagé par les actionnaires financiers de Nets n’a même pas eu lieu.
«L’échec de la tentative d’acquisition de Nets constitue clairement une déception», indiquent les analystes de Natixis. L’opération aurait permis selon eux «de se présenter au marché avec une opération transformante en plus d’une extériorisation de valeur» en faisant d’Atos «le leader incontesté en Europe au même titre que First Data aux Etats-Unis et Cielo en Amérique latine». Or, comme il n’y a pas d’autres cibles de cette taille en Europe, «Worldline restera donc positionné sur ses marchés historiques et matures dans le traitement des cartes bancaires (France, Belgique, Allemagne)», regrette Natixis. «Il y a quelques possibilités de gains de contrats auprès de certaines banques souhaitant sous-traiter cette activité, mais la taille n’a rien de comparable», ajoutent les analystes de Kepler Cheuvreux. Nets réalise environ 800 millions d’euros de chiffre d’affaires annuel.
«Le côté positif est qu’Atos n’est pas prêt à surpayer un actif», se console Kepler Cheuvreux, alors que les valorisations dans le secteur du traitement des opérations de paiement ont fortement gonflé ces derniers mois, appuie la Société Générale. Le tandem Advent-Bain avait acquis Worldpay auprès de RBS mi 2010 à environ 8,5 fois l’Ebitda. Grâce à la baisse des conditions de financement, ils paieraient Nets 11 fois l’Ebitda attendu. Un multiple qui comprend une prime de contrôle et qui ne pourrait donc pas être appliqué à Worldline au moment de son IPO, relativise UBS, Atos gardant le contrôle de sa filiale.
Le placement sera dirigé par Deutsche Bank et Goldman Sachs.
Plus d'articles du même thème
-
L’instabilité gouvernementale s’accroît au Japon
Moins d’un an après son arrivée au pouvoir, le Premier ministre Shigeru Ishiba a annoncé sa démission après avoir subi plusieurs revers électoraux. -
La perception du risque monte autour de la France
Le gouvernement de François Bayrou devrait tomber lundi après le vote de confiance à l’Assemblée nationale. La nouvelle incertitude politique et budgétaire qui en résultera inquiète un peu plus les marchés, mais pas au point d'imaginer des risques extrêmes. -
Les gestionnaires changent leurs vues sur les taux directeurs
Les prévisionnistes sondés par L’Agefi ont davantage touché à leurs prévisions de taux début septembre que début juillet. Ils repoussent la dernière baisse de la Banque centrale européenne à la fin de l’année plutôt qu’en septembre, et voient la Fed relancer prochainement son assouplissement, en parallèle d’une repentification de la courbe.
ETF à la Une

L'ETF d'Ark Invest, le casse estival de l'IPO de «Bullish»
- A la Société Générale, les syndicats sont prêts à durcir le ton sur le télétravail
- Revolut s’offre les services de l’ancien patron de la Société Générale
- Boeing essaie de contourner la grève en cours dans ses activités de défense
- Le Crédit Agricole a bouclé l'acquisition de Banque Thaler
- Les dettes bancaires subordonnées commencent à rendre certains investisseurs nerveux
Contenu de nos partenaires
-
Dernière séance
Après-Bayrou : Emmanuel Macron face au risque d'impasse
Pour remplacer François Bayrou, le chef de l'Etat cherche un profil susceptible d'éviter une motion de censure, un cas de figure qui ne lui laisserait pas d'autre choix que de dissoudre une nouvelle fois l'Assemblée nationale -
Edito
La chimère du « socle commun »
Un an plus tard, deux Premiers ministres au tapis – Barnier en décembre et sans doute Bayrou ce lundi – retour à la case départ avec toujours la même impossible équation à résoudre -
A Hénin-Beaumont, Marine Le Pen menace déjà le futur Premier ministre
Lors de sa rentrée politique, dimanche, la patronne du RN a durci son discours et énoncé ses conditions, portée par sa base dégagiste