Atos devra faire sans l’appui de Nets pour l’IPO de Worldline

Le groupe a été devancé par Bain et Advent pour l’acquisition du scandinave Nets. L’opération devait lui permettre d’améliorer le profil de sa filiale
Olivier Pinaud

Encore raté. Après l’italien Sia, Atos n’a pas réussi à mettre la main sur le scandinave Nets, entré en négociations exclusives avec Advent International et Bain Capital. Un échec flagrant pour le groupe français qui comptait sur cette opération pour renforcer la taille de sa division de paiements électroniques Worldline, promise à une introduction en Bourse à Paris dans les prochains mois.

L’offre des deux fonds d’investissement, qui possèdent déjà le britannique WorldPay, s’élèverait à plus de 2 milliards d’euros, un prix supérieur à ceux proposés par les trois autres acheteurs potentiels (Atos, Permira/Canada Pension Plan, et Nordic Capital). Le second tour initialement envisagé par les actionnaires financiers de Nets n’a même pas eu lieu.

«L’échec de la tentative d’acquisition de Nets constitue clairement une déception», indiquent les analystes de Natixis. L’opération aurait permis selon eux «de se présenter au marché avec une opération transformante en plus d’une extériorisation de valeur» en faisant d’Atos «le leader incontesté en Europe au même titre que First Data aux Etats-Unis et Cielo en Amérique latine». Or, comme il n’y a pas d’autres cibles de cette taille en Europe, «Worldline restera donc positionné sur ses marchés historiques et matures dans le traitement des cartes bancaires (France, Belgique, Allemagne)», regrette Natixis. «Il y a quelques possibilités de gains de contrats auprès de certaines banques souhaitant sous-traiter cette activité, mais la taille n’a rien de comparable», ajoutent les analystes de Kepler Cheuvreux. Nets réalise environ 800 millions d’euros de chiffre d’affaires annuel.

«Le côté positif est qu’Atos n’est pas prêt à surpayer un actif», se console Kepler Cheuvreux, alors que les valorisations dans le secteur du traitement des opérations de paiement ont fortement gonflé ces derniers mois, appuie la Société Générale. Le tandem Advent-Bain avait acquis Worldpay auprès de RBS mi 2010 à environ 8,5 fois l’Ebitda. Grâce à la baisse des conditions de financement, ils paieraient Nets 11 fois l’Ebitda attendu. Un multiple qui comprend une prime de contrôle et qui ne pourrait donc pas être appliqué à Worldline au moment de son IPO, relativise UBS, Atos gardant le contrôle de sa filiale.

Le placement sera dirigé par Deutsche Bank et Goldman Sachs.

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