
Arm emballe Wall Street pour sa première cotation

La cloche a sonné, jeudi 14 septembre à Wall Street, pour le concepteur britannique de puces Arm, et pour ce qui sera la plus importante introduction en Bourse de l’année. Rien de moins. L’opération était particulièrement scrutée par les investisseurs, sur un marché des IPO difficile, alors qu’une poignée d’autres entrées en Bourse sont attendues ces prochains jours. Le livreur d’épicerie à domicile Instacart, la firme de marketing automatisé Klaviyo, et le chausseur allemand Birkenstock sont attendus.
Arm n’a pas manqué ses débuts avec une ouverture à 56,10 dollars par American Depositary Share (ADS), contre un prix d’IPO annoncé de 51 dollars dans le haut de la fourchette de prix (entre 47 et 51 dollars) indiquée au début du mois de septembre. Les titres s'échangeaient à 58,86 dollars à 12h19 (heure de New York), donnant à Arm une capitalisation d’environ 61 milliards de dollars (57 milliards d’euros).
Une hausse de 10%
Des débuts vigoureux sur le Nasdaq, qui devraient lui permettre d’atteindre une valorisation entièrement diluée de 63 milliards de dollars en incluant les unités d’actions restreintes, conforme à sa première estimation, émise début août.
Dans son sillage, les autres concepteurs de puces dont Nvidia, Micron Technology et Broadcom s’inscrivaient en hausse, de 0,6% à 2%.
À l’issue de l’introduction en Bourse, SoftBank contrôlera toujours environ 90% des actions de la société. La société d’investissement de Masayoshi Son a pris soin de limiter l’offre de titres pour créer des facteurs de hausse technique, notamment dans la perspective où Arm serait amenée à rejoindre des indices. Un tel effet de rareté a pu conduire les investisseurs à demander davantage de papier, malgré des multiples de valorisation exigeants. Les preneurs fermes ont la possibilité d’acheter jusqu'à 7 millions d’actions supplémentaires.
«L’introduction en Bourse d’Arm est la cotation la plus médiatisée que nous ayons eue sur les marchés depuis un certain temps», a souligné Kyle Rodda, analyste de marché senior chez la société de courtage Capital.com, cité par Reuters. «Ce sera également un test majeur sur l’appétit pour le risque et l’intérêt que suscitent ces sociétés spéculatives à forte croissance suscitent toujours de l’intérêt, dans un contexte de taux d’intérêt plus élevés.»
Encore la veille de son entrée en Bourse, mercredi 13 septembre, le propriétaire d’Arm, le conglomérat japonais Softbank, faisait profil bas. Il visait alors une valorisation de 54,5 milliards de dollars sur une base entièrement diluée - une forte décote par rapport à l’estimation de 64 milliards de dollars qui circulait encore le mois dernier, lorsque SoftBank a acquis une participation de 25% dans la société via son fonds Vision Fund.
Ce qui était tout de même mieux pour Softbank que lorsqu’il avait tenté de vendre Arm à Nvidia en 2020, pour seulement 40 milliards de dollars.
Soutiens annoncés de gros souscripteurs
L’offre a été vite sursouscrite, plusieurs de ses principaux investisseurs avaient promis qu’ils le soutiendraient dans le haut de la fourchette. Parmi eux, ses principaux clients, tels Apple, Nvidia, Alphabet, Advanced Micro Devices, Intel, ou encore Samsung Electronics. Et le 12 septembre, le fabricant taïwanais de puces TSMC avait annoncé qu’il investirait jusqu’à 100 millions de dollars – un autre signal fort pour les marchés.
Certes, Arm a su se rendre indispensable dans l'écosystème du matériel technologique, alors que ses puces équipent presque tous les smartphones dans le monde, des iPhone d’Apple aux appareils de Samsung. Mais certains analystes relèvent son manque d’avance sur le sujet hautement très stratégique de l’intelligence artificielle (IA), notamment face à son concurrent américain Nvidia, qui a dépassé les 1.000 milliards de dollars de valorisation courant 2023.
S’y est ajouté le contexte de ralentissement économique, qui a entraîné une stagnation du chiffre d’affaires d’Arm, à 2,68 milliards de dollars pour son dernier exercice annuel clos fin mars, et un bénéfice net de 524 millions de dollars, en baisse d’environ 4,5% en un an.
Néanmoins, Arm a déclaré jeudi dernier à des investisseurs potentiels à New York que le marché du cloud computing (stockage à distance de données), dont il ne détient qu’une part de 10%, devrait croître à un taux annuel de 17% jusqu’en 2025. Les promesses restent plus que jamais le moteur de l’investissement en Bourse.
Plus d'articles du même thème
-
Le CAC 40 perd les 7.000 points
L'indice parisien a clôturé la séance du 3 octobre à 6.997,05 points, à un plus bas depuis mars dernier. La hausse des taux pèse. -
Abivax part à la conquête de Wall Street
La biotech française lance sa double cotation. Elle sera accompagnée d’une levée en Europe dont le montant et le calendrier ne sont pas encore connus. -
Les petites et moyennes capitalisations pourraient se refaire une beauté
Les marchés sont probablement à l’orée d’une séquence de rattrapage des petites capitalisations relativement aux grandes, notamment grâce à un momentum économique qui se redresse.
Sujets d'actualité
ETF à la Une

Bitwise va lancer les premiers ETF investis en contrats à terme sur ethereum
- Fortuneo prive ses clients de fonds monétaires
- Aucune banque française ne figure parmi les 40 marques européennes les plus valorisées
- Rattrapé par des suspicions sur Credit Suisse, UBS décroche en Bourse
- ADP, Vinci et Eiffage affichent leur confiance face à la menace de surtaxe
- Nexity se résout à un revirement stratégique
Contenu de nos partenaires
-
Guerre longue
Soutien à l'Ukraine: les nuages menaçants s'accumulent
Victoire d'un parti prorusse en Slovaquie, blocage temporaire de l'aide américaine, tensions avec la Pologne : mauvaise passe pour Kiev alors que l'offensive marque le pas -
Défense
Armées: plus d'argent, moins de transparence
(Version actualisée) Des indicateurs importants ne seront plus rendus publics. -
Marathon
Wauquiez, l’homme qui marche seul
Laurent Wauquiez s'est efforcé dimanche de dissiper les doutes sur sa détermination à être candidat à la présidentielle