
Arm confirme son introduction en Bourse à New York

Arm préfère le grand large pour sa cotation. Le groupe britannique a finalement jeté son dévolu sur Wall Street pour sa future introduction en Bourse (IPO), écartant les avances de Londres. Le gouvernement britannique s’employait pourtant depuis des mois à obtenir la venue à la Bourse de Londres du fabricant britannique de microprocesseurs. La City comptait ainsi maintenir son rang, mis à mal depuis le Brexit.
Arm, filiale du japonais Softbank, réalisera donc finalement son IPO à Wall Street, où elle côtoiera les fabricants de puces Intel, Qualcomm et Nvidia : le couperet de la firme est tombé jeudi soir. Softbank devrait retenir des banques dès ce mois-ci pour mener la transaction, dont Goldman Sachs, JPMorgan et Barclays, et fixer le montant de l’IPO d’ici cet été, selon Bloomberg, qui cite des sources proches. L’an dernier, Softbank visait une valorisation d’au moins 60 milliards de dollars (56,55 milliards d’euros).
Joyau de l’industrie technologique d’outre-Manche, le groupe britannique dirigé par Rene Haas voit sa technologie implantée dans la plupart des smartphones. Elle est omniprésente dans l’industrie électronique. Au troisième trimestre 2022, Arm a généré un chiffre d’affaires de 746 millions de dollars, et un résultat opérationnel ajusté de 450 millions de dollars.
Le société conservera toutefois son siège social à Cambridge, dans l’est de l’Angleterre, ainsi que ses opérations et sa propriété intellectuelle matérielle en Grande-Bretagne. Elle a aussi laissé une porte entrouverte à la possibilité, «dans un deuxième temps», d’une seconde cotation à la Bourse de Londres - Softbank avait déjà évoqué une possible double cotation l’an dernier. Arm a, en outre, annoncé de nouveaux projets pour accroître sa présence au Royaume-Uni, avec l’ouverture d’un site à Bristol (ouest de l’Angleterre) et la poursuite de la croissance des effectifs.
A lire aussi: Sur fond de pertes records, Softbank relance son projet de cotation d’Arm
Londres défend La City
De son côté, le gouvernement britannique s’est défendu, vendredi, en disant «poursuivre les réformes ambitieuses des règles régissant ses marchés de capitaux» en s’appuyant sur sa place de «premier centre d’investissement en Europe et deuxième au monde», a-t-il indiqué dans un communiqué. Le Premier ministre britannique Rishi Sunak courtisait l’entreprise et son bailleur de fonds pour une cotation à la Bourse de Londres, dans la lignée de Boris Johnson.
Contrôlé par Masayoshi Son, le conglomérat japonais Softbank détient Arm depuis 2016. Il avait annoncé son intention de réintroduire Arm en Bourse après l'échec, début 2022, de la vente d’Arm à l’américain Nvidia en raison «d’obstacles réglementaires significatifs». Depuis, il avait maintenu le suspense sur la place boursière qu’il retiendrait pour sa cotation. Mais Londres avait bon espoir, alors que Arm y a été coté pendant 18 ans jusqu'à ce qu’il soit acheté par SoftBank en 2016 dans le cadre d’un accord de 32 milliards de dollars.
Cette décision d’Arm est un nouveau coup dur pour la City, alors que le géant des matériaux de construction CRH, basé à Dublin, a annoncé jeudi son intention de transférer sa cotation principale de la capitale britannique vers les États-Unis.
Depuis l’entrée en vigueur effective du Brexit début 2021, Londres voit sa position très disputée par les places européennes, entre Amsterdam en termes de valeur d'échange et Paris pour la valeur des actions des entreprises cotées. Face à cette concurrence européenne, le régulateur financier britannique (FCA) a déjà assoupli les règles d’introduction en Bourse, notamment en réduisant fin 2021 de 25% à 10% la proportion d’actions devant être mises à disposition du public.
Pour la Bourse de Londres, cette décision d’Arm montre surtout que la Grande-Bretagne devait accélérer ses plans de réforme de la réglementation et du marché. «Cette annonce démontre la nécessité pour le Royaume-Uni de progresser rapidement dans son programme de réforme de la réglementation et du marché, notamment en abordant le montant de capital-risque disponible pour stimuler la croissance», a déclaré vendredi a déclaré Julia Hoggett, directrice générale du London Stock Exchange, qui fait partie du London Stock Exchange Group.
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