Areva a besoin de financements multiples pour s’en sortir

En plus de partenariats capitalistiques, probablement avec EDF, le groupe réfléchit à des financements opérationnels. Le plan sera précisé d’ici l'été.
Olivier Pinaud

Areva a l’habitude des longs chantiers. Philippe Varin, le président du conseil d’administration, et son directeur général, Philippe Knoche, ont ouvert celui qui s’annonce comme le plus crucial pour l’avenir du groupe de nucléaire. Dans une situation proche de celle qu’a pu connaître Peugeot récemment, Areva va mener de front une restructuration opérationnelle profonde et une remise à plat de ses finances.

Comme l’a reconnu hier Philippe Knoche, les deux sujets sont imbriqués : «nous n’excluons aucune mesure pour renforcer nos fonds propres, mais toutes devront avoir un sens opérationnel».

La direction d’Areva a promis que la majorité des efforts sera assurée par la société, via le milliard d’euros d’économies, la nouvelle compression des investissements et les cessions d’actifs pour un montant qui pourrait dépasser 450 millions d’euros. L’objectif est d’ajuster la structure de coûts, héritée du développement à marche forcée des années Lauvergeon, à un marché transformé par la catastrophe de Fukushima. Selon l’Agence internationale de l’énergie, la base installée de centrales en Europe va stagner d’ici à 2030. «Or, il est difficile d’être compétitif à l’export quand vous ne pouvez pas vous appuyer sur votre marché domestique», explique le dirigeant d’un partenaire d’Areva.

Tous les regards se tournent donc vers EDF. D’autant qu’en plus de devoir faciliter la présence d’Areva dans ses bagages pour aider à la relance commerciale du groupe en Chine, principale source de croissance pour le nucléaire mondial, le producteur d’électricité pourrait être amené à ouvrir son carnet de chèques. «Les discussions avec EDF portent sur des points opérationnels (réacteurs, grands carénages…). S’il devait y avoir des discussions capitalistiques, elles interviendront dans un second temps», a indiqué Philippe Knoche.

L’intervention d’EDF ne suffira pas. Fin 2014, les capitaux propres consolidés d’Areva étaient négatifs de 673 millions d’euros pour une dette nette de 5,8 milliards d’euros. Et il est probable que l’écart se creuse encore plus d’ici à 2018, année du retour promis d’Areva à l’autofinancement, ce qui n’est plus arrivé depuis 2005.

En plus de «partenariats incluant un volet capitalistique», Philippe Knoche a évoqué la levée de «financements au niveau opérationnel», à l’image de ce qui a pu être fait l’an dernier avec l’usine George Besse 2. Le plan de financement sera détaillé vers la fin du premier semestre.

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