Apple lance son service de paiement fractionné

La firme de Cupertino déploie aux Etats-Unis son service Apple Pay Later.
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Les utilisateurs de ce nouveau service pourront obtenir des prêts entre 50 dollars et 1.000 dollars pour les achats en ligne effectués sur des iPhone et iPad auprès de marchands acceptant Apple Pay.  -  Bloomberg

Après sa carte de crédit, c’est un des premiers services financiers de taille que lance Apple. Le constructeur de l’iPhone commence à déployer aux États-Unis son service Apple Pay Later, qui permet un paiement différé divisé en quatre règlements sur six semaines, sans intérêt ni commission, a-t-il annoncé mardi. Il sera proposé dans un premier temps à certains utilisateurs, avant un plan de déploiement complet dans les mois à venir.

La fonctionnalité avait été présentée par Apple en juin dernier, lors de sa conférence annuelle des développeurs (WWDC), dans le cadre d’initiatives plus globales de la firme de Cupertino dans les services financiers. Apple Pay Later était initialement attendu en septembre 2022, avant d’être reporté.

Concrètement, les utilisateurs pourront obtenir des prêts entre 50 dollars et 1.000 dollars pour les achats en ligne effectués sur des iPhone et iPad auprès de marchands acceptant Apple Pay, selon la société.

Un écosystème Apple renforcé

Apple financera les prêts via une nouvelle filiale, appelée Apple Financing. La société gérera également ses propres vérifications de crédit et exécutera les autres technologies sous-jacentes nécessaires pour alimenter le service.

Apple Pay Later est activé via le programme de versements Mastercard, a indiqué la société, ajoutant que Goldman Sachs était l'émetteur des informations d’identification de paiement Mastercard.

Aux Etats-Unis, avec un tel service, le groupe technologique complète ainsi son écosystème fermé – des clients déjà abonnés à de services payants, tel iTunes, pourront acquérir de nouveaux produits Apple avec un système de paiement différé contracté directement chez le constructeur. «Avec son bouton Apple Pay, le client peut choisir d’être débité maintenant ou dans six semaines par exemple. C’est bien vu. Le BNPL [buy now pay later] est en train de devenir une commodité, avec laquelle les groupes technologiques pourraient désintermédier des fintechs qui se sont spécialisées dans le BNPL non régulé», remarque Geoffroy Guigou, CEO et cofondateur de Younited, une fintech tricolore spécialiste du crédit instantané.

De fait, un tel service pourrait fragiliser des fintechs spécialisées dans ces services «buy now, pay later». Telles PayPal et Affirm, qui ont d’ailleurs été chahutées en Bourse mardi à Wall Street suite à cette annonce, clôturant respectivement en baisse de 1% et de 7%.

Solutions de paiement chez des «resellers» Apple

Le service sera-t-il lancé dans d’autres pays ? En Europe, Apple devrait alors se conformer à la future directive sur le crédit à la consommation, qui va durcir l’octroi de prêts BNPL, en introduisant des critères de vérification supplémentaires.

En France, Apple a mis fin en octobre dernier à son partenariat signé trois mois auparavant avec la fintech française Alma. Par le biais de celle-ci, Apple proposait un paiement de 3 à 24 mensualités sur certains produits comme l’iPhone, l’iPad, l’Apple Watch et les accessoires de la firme à la pomme. Contactée, Alma ne commente pas les conditions de cette rupture.

La firme à la pomme propose déjà, néanmoins, des solutions de paiement différé dans plusieurs pays européens, par le biais de banques agréées. Ainsi que chez certains de ses revendeurs agréés de produits. Younited fournit ainsi sa solution de crédit à plusieurs resellers Apple agréés : soit, en France, le distributeur en ligne LDLC.com et ses boutiques physiques ; 500 distributeurs en Italie (Euronics, Juice Air Store, Comet) ; et depuis peu le distributeur K-Tuin en Espagne.

«Nous proposons aux clients des Apple Premium Resellers, en France, Italie et Espagne, une solution de paiement, un crédit régulé et amortissable, avec un montant moyen de 1.000 euros sur 12 à 18 mois, ce qui répond à la demande des fabricants de produits électriques», souligne Geoffroy Guigou. Dans ce cadre, «nous incluons la reprise des terminaux», insiste-t-il. Une forme de location longue durée, donc : par exemple, au bout de 24 mois, le client peut renvoyer son iPhone payé, il économisera les 200 euros restants de crédit. Mais il faudra compter en moyenne, en ce moment, un taux d’intérêt sur le crédit de 12% à 14% pour un iPhone sur LDLC.com.

Le groupe, qui a un agrément de crédit, a des partenariats similaires avec l’opérateur Bouygues Télécom et le constructeur Microsoft pour ses Xbox en France.

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