Amazon annonce des réductions d’effectifs record

Le géant du commerce en ligne va supprimer plus de 18.000 emplois, alors que les craintes de récession augmentent.
Capucine Cousin
Le numéro un mondial du e-commerce Amazon
Amazon avait embauché à tour de bras pendant la pandémie pour répondre à l'explosion de la demande.  -  photo Amazon.

Amazon va supprimer plus de 18.000 emplois, bien plus que les 10.000 annoncés par la presse fin 2022, a admis le groupe jeudi. Son directeur général Andy Jassy indique dans un communiqué que le groupe « prévoit de supprimer un peu plus de 18.000 postes », y compris en Europe. Le géant du e-commerce comptait fin septembre 1,54 million d’employés dans le monde, sans inclure les travailleurs saisonniers recrutés en période de forte activité. Cette annonce-choc est peut-être aussi destinée à rassurer les investisseurs, alors que la firme de Seattle doit annoncer ses résultats annuels le 1er février.

Amazon a embauché à tour de bras pendant la pandémie pour répondre à l’explosion de la demande, doublant ses effectifs dans le monde entre début 2020 et début 2022.

La croissance de son unité cloud (informatique à distance), qui génère la majeure partie de ses bénéfices, a ralenti car les entreprises ont réduit leurs dépenses. Alors que son unité de e-commerce subit les réductions de la consommation des ménages en raison de la hausse des prix. Au troisième trimestre 2022, l’entreprise a vu baisser son bénéfice net baisser de 9% sur un an. Pour le dernier trimestre, elle anticipait une croissance anémique au regard de ses standards, comprise entre 2% et 8% sur un an, et un bénéfice opérationnel compris entre 0 et 4 milliards de dollars, contre 3,5 milliards pour la même période de 2021.

8.000 licenciements chez Salesforce

Mercredi, le groupe informatique américain Salesforce, spécialisé dans les solutions de gestion et dans le cloud, a annoncé se séparer d’environ 10% de ses salariés, soit près de 8.000 postes. Dans une lettre adressée aux employés, le codirecteur général de Salesforce, Marc Benioff, a justifié ces mesures en indiquant que les clients du groupe étaient plus réticents à investir. Comme Amazon, et comme d’autres groupes technologiques avant lui, il a aussi reconnu que Salesforce avait «trop embauché» au début de la pandémie de Covid-19 pour faire face à l’envolée de ses ventes, porté par les confinements et le télétravail.

Ce plan de suppressions d’emplois d’Amazon, l’un des principaux employeurs privés des États-Unis, est aussi le plus important après les récentes annonces similaires du secteur de la tech. Il montre que la vague de licenciements qui déferle sur le secteur de la technologie s’étend donc en 2023. Les entreprises technologiques ont licencié plus de 150.000 personnes en 2022, selon le site Layoffs.fyi.

Déjà dans le courant du second semestre 2022, plusieurs géants de la tech ont annoncé des plans de licenciements sans précédent, confrontés aux coupes budgétaires des annonceurs, qui réduisent leurs dépenses face à l’inflation et à la hausse des taux d’intérêt. Meta, la maison mère de Facebook, a annoncé en novembre la suppression de 13% de ses effectifs. Fin août, Snapchat a supprimé environ 20% de ses effectifs. Twitter, racheté en octobre par Elon Musk, a pour sa part licencié environ la moitié de ses salariés.

«Les grands groupes de technologies réduisent leurs coûts pour préserver leurs marges et s’alléger dans cet environnement macro, les multiples sont déjà inférieurs à leur moyenne sur cinq ans dans le secteur technologique», indiquait jeudi Dan Ives, de l’institut Wedbush, dans une série de tweets. «En 2001 et 2009, tout comme aujourd’hui, après une sombre année 2022, le sentiment dominant est que la course en tête des actions technologiques est terminée et que c’est une nouvelle ère», ajoute-t-il.

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