
Alcatel-Lucent tire mieux son épingle du jeu que son partenaire Nokia au premier trimestre
Alcatel-Lucent et Nokia n’ont pas l’intention de revoir les termes financiers de leur projet de rapprochement, entièrement financé en titres de Nokia. Le directeur général d’Alcatel-Lucent, Michel Combes, l’a une nouvelle fois rappelé jeudi lors de la publication des résultats trimestriels du groupe. L’accord conclu mi-mars «est une opération stratégique qui ne dépend pas de performances isolées sur un trimestre», les deux entreprises ayant confirmé leurs objectifs annuels, a insisté Michel Combes. Si elle a regagné 2,4% jeudi, l’action Alcatel-Lucent reste en repli de 13% depuis la mi-avril, contre un recul de 19% pour le titre Nokia.
Pourtant, après les déceptions engendrées par les résultats trimestriels d’Ericsson et de Nokia, Alcatel-Lucent a prouvé sa capacité à améliorer sa rentabilité opérationnelle, alimentant ainsi la spéculation sur un décalage de valorisation entre les deux partenaires. En dépit d’un ralentissement du marché nord-américain, qui représente près de la moitié de son chiffre d’affaires, ainsi que d’une faiblesse de la demande au Japon, sa marge brute d’exploitation a gagné 230 points de base (pb) en un an pour atteindre 34,6% à fin mars 2015, contre un consensus à 33,3%. Celle de Nokia a reculé de 600 pb à 33,6%.
Il en est de même pour la marge opérationnelle, qui a progressé de 140 pb à 2,5% chez Alcatel, contre une chute 530 pb à 2,4% pour l’équipementier finlandais. Contrairement à ses homologues nordiques, Alcatel-Lucent a enregistré une solide performance de ses ventes de logiciels dans ses activités d’accès aux réseaux mobiles. Ce dernier «continue de profiter de son programme de réduction de coûts fixes, mais ses charges d’exploitation sont stables à taux de change constants car le groupe réinvestit dans des divisions clés, le routage IP et l’optique», relèvent les analystes d’Oddo Securities.
Malgré la diminution des charges financières, son résultat net reste déficitaire (-72 millions d’euros contre -73 à fin mars 2014) en raison d’une hausse du niveau d’imposition. Le cash-flow libre s’améliore de 66 millions d’euros d’un an sur l’autre, tout en demeurant largement négatif à 332 millions, affecté par la hausse des stocks et des créances clients. «Les actionnaires mécontents d’Alcatel ont désormais davantage de munitions compte tenu de la forte divergence entre la performance de Nokia et celle d’Alcatel sur le trimestre», estime Alexandre Peterc, analyste chez BNP Paribas.
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En Grèce, des mouches stériles pour lutter contre la destruction des cultures fruitières
Náousa - Dans un verger de kakis, à Naoussa, dans le nord de la Grèce, des scientifiques ouvrent avec précaution des sachets en papier. Des milliers de mouches s’envolent aussitôt au dessus des plaqueminiers. L’expérience vise à atténuer l’impact destructeur de nouvelles espèces de mouches invasives qui ravagent les cultures fruitières. Car ces insectes lâchés sont des mâles stérilisés de la mouche méditerranéenne des fruits (Ceratitis capitata) qui détruit une partie des récoltes à Naoussa, une région productrice de pêches, un fruit largement exporté hors de Grèce. Financé par l’Union européenne, le projet REACT, doté d’un budget de 6,65 millions d’euros sur quatre ans, rassemble des chercheurs de douze pays: du Royaume-Uni à l’Afrique du Sud en passant par Israël et la France afin de procéder à un premier essai de la technique de l’insecte stérile (TIS). «Notre approche est d'éradiquer localement les populations de la mouche méditerranéenne des fruits», explique Nikos Papadopoulos, professeur d’entomologie à l’Université de Thessalie, qui participe au projet. Ce savoir-faire doit ensuite être appliqué "à d’autres espèces destructrices, comme la mouche orientale des fruits (Bactrocera dorsalis) et la mouche des pêches (Bactrocera zonata)», poursuit-il lors d’une visite organisée pour des journalistes, dont deux de l’AFP. Venue d’Afrique subsaharienne, la mouche méditerranéenne a commencé à apparaître dans le sud-est de l’Europe avec la hausse des températures liée au changement climatique. Le ver de ce ravageur s’attaque aux pêchers, agrumes, pommiers, abricotiers, fraisiers et cerisiers notamment. supplément bactérien Les mouches mâles stérilisées à l’Université de Patras reçoivent «un supplément bactérien qui les rend plus actives, plus résistantes et plus compétitives», détaille George Tsiamis, directeur du laboratoire de systèmes microbiologiques de cette université. «Elles sont ainsi plus susceptibles de survivre, de parcourir des distances plus longues, de vivre plus longtemps et surtout de s’accoupler avec des femelles de type sauvage», poursuit le chercheur. Mais la reproduction des mouches mâles stérilisées et des femelles est empêchée ce qui va réduire progressivement jusqu'à l'élimination des ravageurs. Une technique qui, à en croire ses promoteurs, n’utilise pas de pesticides. Savvas Pastopoulos a accepté que son verger participe à cet essai scientifique et a été chargé d’informer les autres producteurs de fruits alentour. «Lorsqu’ils ont vu ces sacs remplis d’insectes, ils se sont d’abord montrés méfiants», affirme cet agronome de 40 ans. Mais une fois les explications fournies, «ils ont compris l’intérêt du projet». A Naoussa, «il y a eu des saisons où la mouche méditerranéenne a causé la perte de notre production en quinze jours», se désole-t-il. Les mouches des fruits envahissantes figurent parmi les menaces les plus destructrices pour la production alimentaire mondiale, selon les scientifiques. Deux des espèces nuisibles, la mouche orientale des fruits et la mouche des pêches, ont causé des dégâts économiques massifs dans le monde et menacent désormais d’envahir l’Europe. Selon Nikos Papadopoulos, la mouche orientale des fruits est désormais présente en Europe, à commencer par la région de Naples, en Italie. Elle est aussi apparue en France et en Belgique. «C’est une menace réelle pour les pays méditerranéens et on s’attend à des problèmes en Grèce, sur la côte croate, en Italie, en Espagne et au Portugal», souligne-t-il. facteur aggravant Le changement climatique constitue un facteur aggravant car les espèces envahissantes se propagent avec la chaleur, selon Vasilis Rodovitis, doctorant au laboratoire d’entomologie et de zoologie agricole de l’Université grecque de Thessalie. Ces deux espèces «se sont révélées capables de passer l’hiver dans les régions les plus chaudes d’Europe, comme l'île de Crète (Grèce) ou la ville de Valence (Espagne)», selon lui. Dans des régions tempérées comme Naples et Thessalonique, la deuxième ville grecque, «nous avons observé un faible taux de survie mais suffisant pour se reproduire au début de printemps», a-t-il ajouté. La petite ville de Naoussa a été choisie parce que la population de la mouche méditerranéenne des fruits y est faible,comme lors des premiers stades d’invasion d’une nouvelle espèce. «Nos premières conclusions montrent une réduction du nombre de la population locale de ravageurs que nous surveillerons cette année et l’année prochaine», assure Marc Schetelig, coordinateur du projet. Selon ce professeur de biotechnologie à l’Université de Giessen en Allemagne, «cet essai à petite échelle sert de modèle pour l’Europe». Vassilis KYRIAKOULIS © Agence France-Presse -
Chine : l'industrie et la consommation marquent le pas
Pékin - La croissance de la production industrielle et celle des ventes au détail en Chine ont ralenti en août davantage qu’attendu, symptômes des difficultés persistantes de la deuxième économie mondiale, indiquent des données officielles publiées lundi. La crise prolongée du secteur immobilier, jadis moteur économique, une demande internationale plus faible ainsi qu’un taux de chômage élevé chez les jeunes Chinois pèsent sur la consommation des ménages et le moral des entreprises. Dans ce contexte, la production industrielle a connu en août son taux de croissance le plus bas depuis un an, avec une progression de 5,2% en glissement annuel, selon le Bureau national des statistiques (BNS). C’est bien inférieur à la prévision moyenne d’analystes interrogés par l’agence Bloomberg (+5,6%). La croissance de la production industrielle n’avait plus connu un niveau aussi bas depuis août 2024 (+4,5%). La faiblesse de la demande internationale est l’un des éléments d’explication. Les ventes de détail, principal indicateur de la consommation, ont encore ralenti en août, avec une progression de 3,4% seulement sur un an, selon le BNS. Il s’agit de leur rythme le plus faible en neuf mois et il est très inférieur lui aussi aux prévisions des économistes interrogés par Bloomberg (+3,8%). La baisse des ventes coïncide avec l’essoufflement d’un programme, subventionné par les autorités pour stimuler la consommation, de reprise de biens (produits électroniques, réfrigérateurs, climatiseurs, etc.) pour les ménages qui souhaitent acheter du neuf. Cette faiblesse durable des ventes alimente les craintes d’une spirale déflationniste. «Perte de vitesse» «L’environnement externe reste marqué par de fortes instabilités et incertitudes, et les performances économiques (de la Chine) continuent de faire face à de nombreux risques et défis», a affirmé lundi Fu Linghui, économiste en chef du BNS, devant la presse. Sur le front de l’emploi, aucune amélioration n’est constatée: le taux de chômage s'élevait à 5,3% en août, en hausse de 0,1 point par rapport à juillet. «Les derniers chiffres montrent une nouvelle perte de vitesse le mois dernier», indique dans une note Zichun Huang, économiste au cabinet Capital Economics. «Si une partie s’explique par des perturbations temporaires liées à la météo, le ralentissement de fond est net, ce qui accroît la pression sur les autorités pour renforcer leur soutien» budgétaire, souligne-t-elle. Signe du marasme dans l’immobilier: les prix des logements neufs ont encore reculé en glissement annuel dans 65 des 70 villes suivies par le BNS, selon des données publiées lundi. «Ce déclin du marché immobilier est un facteur clé derrière la faiblesse du moral des consommateurs», souligne dans une note Lynn Song, économiste à la banque ING. Guerre commerciale Malgré une série de mesures de relance prises depuis l’an dernier par les autorités, l’activité peine à reprendre ses couleurs de l’avant-Covid. «Les signaux venant du marché du travail ne s’améliorent pas et les vents contraires venus de l'étranger s’intensifient», souligne Sheana Yue, du cabinet Oxford Economics. Elle avertit du fait que «l'économie pourrait connaître un coup d’arrêt au quatrième trimestre» si la faiblesse de l’activité se prolonge. Le gouvernement chinois s’est fixé un objectif ambitieux «d’environ 5%» de croissance pour cette année mais celui-ci est compliqué par le contexte national et l’offensive commerciale lancée par le président américain Donald Trump. La Chine et les Etats-Unis ont entamé dimanche de nouvelles discussions commerciales à Madrid pour tenter de trouver des accords sur leurs différends. Pékin et Washington se sont livré une véritable guerre commerciale en début d’année, répondant chacun aux hausses de droits de douane de l’autre. Les deux pays sont ensuite convenus d’une trêve commerciale jusqu'à novembre. Leur accord a temporairement fixé à 30% les taxes américaines sur les produits chinois et 10% celles de Pékin sur les marchandises américaines. Peter CATTERALL et Ludovic EHRET © Agence France-Presse -
Sébastien Lecornu recevra les socialistes mercredi, annonce Olivier Faure
Paris - Le nouveau Premier ministre Sébastien Lecornu recevra mercredi matin les responsables du Parti socialiste, avec qui il devra négocier à l’automne un accord sur le budget 2026 pour éviter une censure, a annoncé leur Premier secrétaire Olivier Faure. «On a rendez-vous mercredi matin et donc nous le verrons pour la première fois à ce moment», a déclaré M. Faure lundi sur France 2. Le Parti communiste de Fabien Roussel a également indiqué à l’AFP être reçu mercredi, à 18H00. Depuis sa nomination mardi, Sébastien Lecornu a commencé ses consultations avec d’abord les partis de son «socle commun» (bloc central et LR), puis les syndicats et organisations patronales avec qui il a des entretiens encore lundi et mardi. Mais le rendez-vous le plus attendu est celui avec les socialistes. Déjà menacé de censure par LFI et le RN, c’est eux qui peuvent éviter à M. Lecornu de connaître le même sort que ses prédécesseurs. Au coeur de ce rendez-vous le projet de budget 2026 que le nouveau gouvernement devra présenter avant la mi-octobre au Parlement. Les socialistes posent notamment comme conditions un moindre effort d'économies l’année prochaine que ce qu’envisageait François Bayrou et une fiscalité plus forte des plus riches, à travers la taxe sur les très hauts patrimoines élaborée par l'économiste Gabriel Zucman (2% sur les patrimoines de plus de 100 millions d’euros). Mais Sébastien Lecornu, s’il s’est dit prêt samedi à «travailler sans idéologie» sur les questions «de justice fiscale» et de «répartition de l’effort», a déjà fait comprendre son hostilité à cette taxe Zucman, et notamment au fait de taxer le patrimoine professionnel «car c’est ce qui permet de créer des emplois». «Quand on parle patrimoine professionnel, vous pensez à la machine outil ou aux tracteurs mais pas du tout. On parle d’actions, la fortune des ultrariches, elle est essentiellement en actions», lui a répondu M. Faure. «Si vous dites que, dans la base imposable, on retire ce qui est l’essentiel de leur richesse, en réalité, vous n’avez rien à imposer», a-t-il argumenté. «C'était déjà le problème avec l’Impôt sur la fortune (ISF, supprimé par Emmanuel Macron) qui touchait les petits riches et épargnaient les ultrariches parce que les ultrariches placent leur argent dans des holdings», a-t-il reconnu. © Agence France-Presse