
Akka Technologies gagne en visibilité en émettant sa première obligation
Jusqu’à présent, le jeune marché français du financement par placements privés (Euro PP) avait essentiellement attiré des entreprises d’agro-alimentaire ou d’immobilier, disposant d’actifs tangibles. En plaçant au début du mois 100 millions d’euros en obligations, le groupe d’ingénierie et de conseil en R&D Akka Technologies démontre que ce mode de financement peut aussi convenir à des sociétés de services. «En nous approchant en 2012 de la barre du milliard d’euros de chiffre d’affaires (925 millions d’euros, NDLR), nous sommes apparus sur les radars de nouveaux investisseurs ce qui nous a donné accès à des outils de financement dont nous ne pouvions pas profiter auparavant», explique à L’Agefi Nicolas Valtille, le directeur général d’Akka Technologies.
Depuis quelques mois, le groupe fondé par Maurice Ricci, et coté en Bourse depuis 2005 (308 millions d’euros de capitalisation), réfléchissait à refinancer le prêt syndiqué souscrit pour l’acquisition fin 2011 de MBtech, la filiale d’ingénierie de Daimler. «Nous avons étudié les marchés américain (USPP) et allemand (Schuldschein) des placements privés. Mais, pour une émission inaugurale, il nous a semblé plus logique de nous adresser à des investisseurs de long terme français», reconnaît Nicolas Valtille. Une dizaine d’assureurs français ont ainsi participé à l’opération.
Si le coût du financement constituait une variable importante, la société souhaitait aussi nouer des relations durables et proches avec de nouveaux investisseurs en mesure de soutenir son plan de développement à moyen terme. L’émission permet à Akka de doubler la maturité de sa dette à plus de 4 ans. «Cela nous rend plus libre et nous évite de subir les aléas du financement à court terme pour mener à bien notre projet industriel», apprécie le directeur général.
Après avoir doublé de taille entre 2010 et 2012, avec plus de la moitié des revenus générés hors de France, dont 39% en Allemagne, le groupe compte s’attacher à l’intégration, au redressement des marges et à la diversification de la base de clients de MBtech, encore centrée à près de 90% sur Daimler. Lors de l’acquisition fin 2011, le constructeur automobile allemand s’était engagé à maintenir son activité avec le bureau d’ingénierie pendant 5 ans. D’où la nécessité de développer de nouvelles relations avec les autres industriels allemands, comme BMW ou EADS.
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