Airbus maintient l’équilibre franco-allemand

Le groupe propose Rene Obermann pour succéder à Denis Ranque au poste de président du conseil de surveillance.
Antoine Landrot

Airbus termine de rebattre les cartes de sa gouvernance. En plus de la passation de pouvoir formelle hier entre Tom Enders et Guillaume Faury à la présidence du comité exécutif, l’assemblée générale (AG) du groupe d’aéronautique hier à Amsterdam a été l’occasion de découvrir l’identité du futur candidat à la succession de Denis Ranque, l’actuel président du conseil d’administration.

Il s’agit de Rene Obermann, 56 ans, ancien directeur général de Deutsche Telekom et actuellement directeur général de la société de capital-investissement Warburg Pincus. Il est en outre membre du conseil d’administration d’Airbus depuis l’an dernier : il n’est donc pas un inconnu pour le groupe et il en connaît les rouages.

Rene Obermann a dirigé Deutsche Telekom pendant sept ans jusqu’en 2013, avant de partir chez le câblo-opérateur néerlandais Ziggo et de rejoindre Warburg Pincus en 2015. Au cours de son mandat à la tête de l’opérateur allemand, on retiendra notamment sa tentative de vendre la filiale américaine T-Mobile US à AT&T en 2011 : l’abandon de l’opération avait néanmoins permis à Deutsche Telekom d’empocher une indemnité de rupture de six milliards de dollars.

Gouvernance profondément renouvelée

Le conseil d’administration d’Airbus proposera donc ce dirigeant pour succéder à Denis Ranque l’an prochain. Après sept années passées à la tête du conseil d’administration d’Airbus, ce dernier, âgé de 67 ans, avait prévenu qu’il ne souhaitait pas que son mandat soit renouvelé en 2020.

Le choix de Rene Obermann respecte la tradition d’équilibre des pouvoirs au sein d’Airbus, dont les deux actionnaires de référence sont les gouvernements français et allemand (à 11% chacun) : un président du comité exécutif d’une nationalité et un président du conseil de l’autre.

Depuis décembre 2017, Airbus a profondément renouvelé ses organes de gouvernance, au cours d’une période marquée par des tensions au sein du comité exécutif et des enquêtes pour des soupçons de corruption aux Etats-Unis, en France, au Royaume-Uni et en Autriche. Il a changé de président exécutif, de directeur financier (Dominik Asam), de directeurs commerciaux (notamment Christian Scherer), de directeur des programmes des avions commerciaux (Philippe Mhun), de directeur de la technologie (Grazia Vittadini) et de président exécutif d’Airbus Helicopters (Bruno Even).

Lors de l’AG à Amsterdam, Guillaume Faury a déclaré que ses priorités étaient notamment de travailler à de nouvelles méthodes de production et de continuer à tirer parti du numérique.

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