Air France-KLM devrait creuser sa perte d’exploitation semestrielle

L’augmentation des prix du carburant et des frais de personnel a abouti à une perte d’exploitation proche de 600 millions d’euros à fin mars
Yves-Marc Le Réour

La bonne tenue du trafic passagers chez Air France-KLM n’a pas permis de compenser la faiblesse du cargo combinée à l’envolée des prix du carburant au premier trimestre. En progression de 8,8% à 4,4 milliards d’euros, le chiffre d’affaires de l’activité passagers, qui représente près de 80% du total, a profité d’une hausse de 3,1 points du coefficient d’occupation à 81,6% et du dynamisme des recettes long-courrier. Le transport de fret, en repli de 3,3% à 744 millions, a en revanche continué à souffrir de la faiblesse du commerce mondial qui a provoqué une baisse de 2,9 points du coefficient de remplissage à 64,9%.

Le résultat d’exploitation est inférieur de 15% au consensus, avec une perte qui se creuse de 48% pour atteindre 597 millions. Ceci intègre «une facture carburant de 1,7 milliard en hausse de 17,9% et des frais de personnel de 1,9 milliard à +6%», précisent les analystes de Natixis. Mais une partie de la hausse des frais de personnel est non récurrente car elle provient d’une «charge de retraite complémentaire pour refléter les nouvelles hypothèses actuariales chez KLM et l’effet de report des hausses de salaires de 2011», nuancent ceux d’Oddo Securities.

Alors que les coûts unitaires à change et carburant constants affichent une hausse de 1,9% à fin mars, la compagnie franco-néerlandaise maintient son objectif d’une légère baisse sur l’ensemble de l’année. La perte d’exploitation à fin juin devrait être supérieure à celle de 548 millions enregistrée au premier semestre 2011, mais le groupe compte recueillir dans la seconde partie de l’année «l’impact positif des premières mesures du plan Transform 2015» qui prévoit 2 milliards d’économies sur 3 ans. Il table toujours sur la conclusion d’un nouvel accord collectif avec les syndicats d’ici à fin juin afin de pouvoir augmenter la productivité du personnel, mais sans fournir de précision sur d’éventuelles suppressions d’emplois. Jeudi, Lufthansa a annoncé la suppression de 3.500 postes.

L’endettement net au 31 décembre 2012 devrait rester inférieur à 6,5 milliards d’euros, soit un niveau proche des 6,43 milliards à fin mars qui correspond à un ratio de dette nette sur capitaux propres de 112%. Compte tenu de liquidités totales de 4,7 milliards dont 1,85 milliard de lignes de crédit, «aucune augmentation de capital n’est envisagée», a réaffirmé le directeur financier Philippe Calavia. L’action a terminé en repli de 0,8% sous les 3,5 euros vendredi.

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