«Une Banque du Japon moins divergente pourrait soutenir davantage le yen»

Alain Henriot, responsable des Etudes économiques à La Banque Postale
Fabrice Anselmi

L’Agefi : Après la surprise de la Banque du Japon (BoJ) sur le contrôle des taux, le yen va-t-il se renforcer dans les mois à venir ?

Alain Henriot : En 2022, le yen a beaucoup souffert de l’asymétrie des politiques monétaires entre la Fed d’un côté et la BoJ de l’autre. Il a moins joué son rôle de valeur de refuge qu’à l’accoutumée dans un environnement géopolitique, économique et financier pourtant très compliqué. Dans les mois à venir, cette asymétrie va persister, mais la Fed aura probablement achevé son resserrement monétaire à l’été. La Banque du Japon a par ailleurs relevé en décembre de 0,25% à 0,50% la limite haute de son objectif de taux longs : c’est symbolique, mais cela pourrait n’être qu’un premier pas. L’Archipel a retrouvé de l’inflation. Même les salaires progressent un peu (près de 2% sur un an en octobre avec les rémunérations variables).

La politique monétaire britannique va-t-elle peser sur la livre ?

Comme la Fed et la BCE, la Banque d’Angleterre (BoE) a augmenté en décembre son taux directeur de 50 points de base (pb). Mais cette décision n’a pas été prise à l’unanimité : si un membre a prôné une hausse de 75 pb, deux souhaitaient opter pour le statu quo. L’économie britannique est fragilisée par les changements d’orientation de la politique budgétaire et par la crise énergétique. Contrairement à la BCE, la BoE a donc adouci un peu son discours, ce qui a pesé sur la livre même si, à 3,50%, le taux directeur britannique se situe encore bien au-dessus de celui de la zone euro.

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