
Pékin tente de contenir les pressions sur le yuan

Le panier de devises qui sert de référence aux autorités chinoises pour fixer chaque jour le cours du yuan va évoluer le 1er janvier, le poids du dollar diminuant pour laisser la place à onze devises, principalement émergentes.
L’opérateur public du marché des changes, le China Foreign Exchange Trade System (CFETS), a annoncé hier que le won coréen, le rand sud-africain, le zloty polonais, le peso mexicain, la livre turque ou encore le riyal saoudien seront intégrés à son panier de référence, faisant passer de 13 à 24 le nombre de devises qui le composent. En conséquence, le poids du dollar passera de 26,4% à 22,4%, tandis que le poids du bloc dollar, incluant les devises au taux de change fixe face au dollar comme le riyal ou le dollar hong-kongais, passera de 33% à 30,5%. Les onze nouvelles devises auront un poids de 21,1% dans le panier, le won coréen disposant du poids le plus important, à 10,8%.
«L’objectif de cette décision est de réduire l’impact de l’appréciation du dollar sur la performance globale du panier», estime Christy Tan, en charge des stratégies de marché chez National Australia Bank. «Cela rendra également la gestion de la stabilité du yuan face au panier plus facile pour la Chine, puisque le yuan aura moins besoin de s’apprécier face aux autres devises lorsque le dollar s’apprécie.»
Le yuan s’est déjà déprécié de 6,6% face au dollar depuis le début de l’année, ce qui marque sa plus forte baisse face au billet en plus de vingt ans. En dépit de cette baisse, le yuan demeure la devise asiatique la plus surévaluée, estime Barclays Capital, qui prend en compte dans son indice l’inflation et le commerce. Mercredi, la Banque centrale de Chine (PBOC) a démenti dans un communiqué que le yuan avait franchi au cours de la journée le seuil de 7 pour un dollar. A Hong-Kong, le taux de change offshore est tombé hier jusqu’à 6,9873 pour un dollar. Janvier s’annonce d’autant plus difficile que les quotas de conversion individuels de 50.000 dollars sont remis à zéro le 1er janvier.
«Ce n’est qu’une question de temps avant que le yuan touche les 7 pour un dollar, mais la PBOC devrait temporiser à très court terme car cela fragiliserait la confiance et augmenterait encore la pression sur la devise», explique Irene Cheung, stratégiste FX chez ANZ. «La Banque centrale a guidé le marché avec des fixings systématiquement au-dessus de ce que nos modèles indiquent, et elle devrait continuer de le faire pour apaiser le marché.»
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