
Oddo & Cie s’ouvre les portes du Mittelstand avec Seydler
Oddo & Cie reprend le chemin de la croissance externe. Mais alors que le groupe avait ces dernières années jeté son dévolu en France sur des filiales de groupes étrangers vendues à bas prix – Banque d’Orsay, Banque Robeco –, l’acquisition de Seydler, annoncée hier, rentre dans une autre logique.
Ce petit Oddo, filiale allemande de Close Brothers, permet à la banque française de prendre pied sur le Mittelstand et auprès des PME familiales outre-Rhin. Un marché où il cherchait depuis longtemps un fonds de commerce à racheter et où d’autres banques, comme BNP Paribas et la Société Générale, se montrent ambitieuses. Un premier contact, fin juin, entre Philippe Oddo, associé gérant du groupe, et René Parmantier, directeur général de CB Seydler, qui restera aux commandes du futur Oddo Seydler, a convaincu les deux courtiers de la proximité de leur ADN. Apprenant fin juillet que Close Brothers se recentrait sur le Royaume-Uni, Oddo & Cie a très vite pu formaliser une offre d’achat.
Fort de 110 collaborateurs, Seydler est un pur spécialiste de l’intermédiation actions et obligations, de la levée de fonds, et de l’animation en Bourse avec 230 contrats de corporate broker. Il réalise 40 millions d’euros de chiffre d’affaires et a remonté à sa maison-mère 6,9 millions de livres (8,6 millions d’euros) de résultat opérationnel lors de son exercice annuel clos au 31 juillet 2014. Le courtier fait peu levier sur son bilan, d’une trentaine de millions d’euros. En déboursant 46 millions d’euros, Oddo & Cie paie sa cible autour de 1,5 fois les fonds propres, alors que ses précédentes acquisitions s’étaient faites à des prix inférieurs à l’actif net.
«Nous allons formaliser un business plan dans les deux à trois mois. Nous estimons qu’il est possible de faire progresser de 30% par an dans les trois prochaines années les revenus d’Oddo Seydler», indique Philippe Oddo. La filiale restera centrée sur les activités de banque d’investissement, où elle pourra s’appuyer pour ses clients allemands sur la base d’investisseurs institutionnels auxquels Oddo & Cie a accès. Inversement, le groupe entend donner à ses actuels clients – investisseurs et émetteurs – un accès privilégié aux entreprises allemandes.
Les activités de gestion d’Oddo Asset Management continueront, elles, à être développées en Allemagne par le bureau de représentation déjà ouvert à Francfort. Dans la banque privée, le groupe n’a pas encore arrêté de dispositif outre-Rhin.
Plus d'articles du même thème
-
Euronext lance les premiers contrats mi-futures sur les dettes de la zone euro
Ces contrats permettront aux investisseurs particuliers, aux gérants d’actifs et aux clients de gestions privées de se positionner à l’achat et de se couvrir contre une évolution éventuellement défavorable des BTP italiens à 10 ans et à 30 ans, ainsi que des OAT françaises, Bunds allemands et Bonos espagnols à 10 ans. -
L’or atteint de nouveaux sommets à plus de 3.700 dollars
Le métal jaune profite de la reprise du cycle d’assouplissement monétaire de la Fed et des anticipations d’une poursuite des baisses de taux. -
Vincent Marinet est nommé directeur général de France Invest
L’ancien délégué aux enjeux numériques auprès du directeur général du Trésor le 29 septembre la direction de l'association des professionnels du capital investissement.
Sujets d'actualité
ETF à la Une

L’industrie mondiale des ETF approche les 18.000 milliards de dollars sous gestion
- Le patron de la Société Générale prend la menace Revolut au sérieux
- L’AMF sanctionne Altaroc et ses deux dirigeants à hauteur de 1,3 million d’euros
- BNP Paribas confirme ses objectifs 2025 et dévoile des ambitions pour 2028
- Le Crédit Agricole revendique une place dans l’accès aux soins et les services aux plus âgés
- Rubis confirme avoir engagé des discussions avec des acteurs industriels et financiers
Contenu de nos partenaires
-
Tribune libre
Les fondements théoriques et politiques de la taxe Zucman sont faux – par Christian Saint-Etienne
Commencer par la seule France au taux de 2 %, patrimoine professionnel inclus, alors que ce pays a une économie stagnante écrasée par l’impôt, aura pour seul effet d’achever le malade -
Infrapolitique
« Charlie Kirk en France, ou la politique en mode API » - la chronique de Raphaël LLorca
Et si les penseurs de la tech américaine, soutiens de Donald Trump, cherchaient à « neutraliser la démocratie sans l’abolir (pour) la vider de sa substance » ? C'est la théorie du livre Apocalypse nerds de Nastasia Hadjadji et Olivier Tesquet -
Durabilité
L'IA, atout ou handicap de la transition verte ?
Les PDG parlent moins de durabilité, mais ce qu’ils disent en moins, ils le compensent par leurs actions, constate Bain & Company.