
Mario Draghi fait à nouveau reculer l’euro

Ca devient presque une habitude. Après la réunion du Conseil des gouverneurs de la Banque centrale européenne (BCE) qui s'était soldée la semaine dernière par le report à l'été 2019 d’une première hausse de taux en zone euro et avait fait chuter l’euro, son président Mario Draghi s’est inquiété dans un discours prononcé ce matin au forum des banques centrales organisé par la BCE à Sintra, au Portugal, des risques d’un protectionnisme accru au niveau mondial, d’une hausse des prix du pétrole et d’une persistance de la volatilité sur les marchés financiers qui pèsent sur les perspectives d’activité en zone euro. Des propos qui ont fait repasser l’euro sous le seuil de 1,16 contre dollar, et accentuer la détente du rendement du Bund 10 ans à 0,35%.
Face à ces incertitudes, Mario Draghi a indiqué que la BCE restera patiente dans la fixation du calendrier de la première hausse de taux et adoptera par la suite une approche graduelle pour ajuster la politique monétaire. «L'évolution des taux d’intérêt à très court terme suggérée par la structure actuelle des taux d’intérêt du marché monétaire reflète globalement ces principes», a-t-il en outre expliqué. Même si le président de l’autorité estime que les anticipations d’inflation sont bien ancrées, «l’incertitude liée à l'évolution de l'économie persiste tout au long des différentes étapes du processus», et l’arrivée de facteurs structurels échappant au contrôle de la banque centrale perturbant la transmission des salaires aux prix à la consommation n’est pas à exclure.
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