L’UE prépare son indépendance énergétique vis-à-vis de la Russie

L’Union européenne estime le coût de la transition à 300 milliards d‘euros d’ici à 2030.
Antonia Przybyslawski, à Bruxelles
énergie solaire renouvelable via panneaux photovoltaïques installés sur le toit d’une usine
D’ici à 2029, les toitures des bâtiments neufs devront se couvrir de panneaux solaires.  -  Crédit European Union

La guerre de Poutine déstabilise le marché mondial de l’énergie. Elle révèle à quel point nous sommes dépendants des combustibles fossiles importés et à quel point notre dépendance à l’égard de la Russie pour nos importations de combustibles fossiles nous rend vulnérables», a déclaré la présidente de l’exécutif européen, Ursula von der Leyen, mercredi 18 mai lors de la présentation de son ambitieuse stratégie énergétique RePowerEU visant à réduire la dépendance de l’Union européenne (UE) aux énergies fossiles russes.

Avec une UE dépendante du gaz et du pétrole russes à 40% et 28% respectivement, la Commission espère pouvoir remplacer totalement les importations en provenance de Moscou «dès que possible», via une diversification des fournisseurs, notamment de gaz naturel liquéfié (GNL), un déploiement plus rapide des énergies renouvelables et davantage d’efforts pour économiser l’énergie.

L’exécutif européen mise ainsi sur une production accrue de biométhane, d’hydrogène, et sur la prolongation du fonctionnement des centrales nucléaires ou à charbon européennes. Afin d’enclencher plus rapidement la transition énergétique, RePowerEU vise par ailleurs à augmenter les énergies renouvelables dans le mix énergétique européen, à simplifier les procédures d’autorisation des projets d’énergies renouvelables et à imposer des toitures solaires pour les bâtiments commerciaux, publics et résidentiels neufs d’ici à 2029.

Pour financer la nouvelle stratégie, dont le coût est estimé à 300 milliards d’euros d’ici à 2030, l’exécutif européen propose d’utiliser 225 milliards d’euros du mécanisme pour la reprise et la résilience (RRF, pour recovery and resilience facility) du plan NextGenerationEU, mis en place lors de la crise sanitaire. Bruxelles prévoit d’amender le mécanisme afin de mettre à la disposition des Etats membres les prêts qui ne seraient pas réclamés par d’autres pays dans le cadre de leurs plans de relance nationaux, dans les trente jours suivant l’entrée en vigueur de l’amendement du RRF. La Commission compte aussi sur 20 milliards d’euros supplémentaires en provenance de la vente de 250 millions de quotas du système d’échange de quotas d’émission (ETS, pour emissions trading schemes), actuellement détenus dans la réserve de stabilité du marché. Finalement, les Etats membres auront le droit de transférer jusqu’à 12,5% des fonds de la politique de cohésion et 7,5% des fonds agricoles vers des projets REPowerEU.

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