
L’inflation et la fin du Covid ramènent Zalando en 2019

Dur retour à la Realität pour le géant allemand du prêt-à-porter en ligne. En un mois et demi, Zalando a revu en baisse ses prévisions annuelles à deux reprises, entraînant au passage un plongeon de 32% de son cours de Bourse. Après les avoir déjà réduits début mai, les dirigeants du groupe ont coupé à la hache dans leurs objectifs le 23 juin. Ils anticipent désormais une croissance des revenus comprise entre 0% et 3% pour l’exercice en cours, contre 12% à 19% visé en début d’année. Encore plus marquant, le résultat opérationnel (Ebit) ajusté est attendu entre 180 et 260 millions d’euros, soit deux fois moins que les 430-510 millions espérés en mars dernier.
Ces prévisions supposent en outre «une accélération de la croissance et une amélioration significative de la profitabilité au second semestre», indiquent les dirigeants dans un communiqué alors que l’Ebit ajusté du premier semestre ne devrait pas dépasser 50 millions d’euros. A 180 millions d’euros pour l’ensemble de l’année, le profit opérationnel retomberait même sous les 224 millions enregistrés en 2019, avant la pandémie de Covid-19, très loin des 468 millions d’euros de 2021.
L’impact positif lié à la crise sanitaire qui avait porté l’e-commerce en 2020 et 2021 pourrait donc disparaître dès cette année pour Zalando. Outre la suppression des restrictions sanitaires qui a ramené les consommateurs dans les magasins physiques, le groupe est également pénalisé par la dégradation de l’environnement économique. «Les conditions macroéconomiques se sont encore détériorées au deuxième trimestre (…) et la direction s’attend désormais à ce que ces difficultés durent plus longtemps et soient plus sévères qu’initialement anticipé», indique la société dans son communiqué du 23 juin. Début mai, Zalando avait pointé du doigt la hausse des prix qui pèse sur la confiance des ménages et, dans certains cas, les pousse à privilégier les produits d’entrée de gamme.
A plus ou moins long terme le groupe allemand pourrait par ailleurs être menacé par une autre évolution. Le mécanisme du paiement différé, le ‘Buy now pay later' est dans le viseur de nombreux régulateurs. Sa remise en cause risquerait d’affecter de nombreux e-commerçants, dont Zalando qui propose à ses clients d’opter pour la solution de paiement «Essayez d’abord, payez après». En Bourse, l’action est retombée sous ses niveaux pré-Covid, abandonnant 74% sur ses records de juillet 2021 et chutant même temporairement, le 24 juin, sous son prix d’introduction en Bourse d’octobre 2014.
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Au large de Tunis, la flottille pour Gaza dénonce une attaque de drone, le pouvoir tunisien dément
Tunis - La flottille pour Gaza a affirmé, vidéos à l’appui, avoir été visée dans la nuit de lundi à mardi par une «attaque de drone» au large de Tunis, mais les autorités tunisiennes ont assuré n’avoir détecté «aucun» engin selon leurs observations préliminaires. Des membres de la «Global Sumud Flotilla», qui doit prendre la mer avec des militants et de l’aide humanitaire pour la bande de Gaza assiégée par Israël, ont prévu de livrer mardi lors d’une conférence de presse à Tunis des témoignages «de première main» sur les événements. La flottille, qui était ancrée au large de Sidi Bou Saïd, près de Tunis, a affirmé qu’un de ses bateaux, le «Family», avait été «frappé» par un drone et publié des vidéos de caméras de surveillance montrant ce qui ressemble à une explosion. La Garde nationale tunisienne, l'équivalent de la gendarmerie, a elle démenti toute frappe de drone, assurant que selon ses premières constatations, «aucun» engin n’avait été détecté. Elle a jugé possible que le feu ait été déclenché par un mégot de cigarette. Mais l’une des vidéos publiées par la flottille, présentée comme ayant été prise depuis un autre bateau, montre une masse lumineuse frapper un navire. Dans une autre vidéo, provenant d’une caméra de surveillance du bateau lui-même selon la flottille, on entend un vrombissement. Puis on peut voir un militant lever les yeux, s’exclamer et reculer avant qu’une explosion ne se fasse entendre. Un éclair de lumière illumine ensuite la zone. Le militant brésilien Thiago Avila a publié dans une vidéo sur Instagram le témoignage d’un autre membre de la flottille assurant avoir vu un drone. «C'était à 100% un drone qui a lâché une bombe», a affirmé ce militant, Miguel. «Agression» Parmi les personnes devant s’exprimer ou dont les déclarations seront lues lors de la conférence de presse mardi figurent des responsables de la flottille ainsi que la rapporteure spéciale des Nations unies pour les Territoires palestiniens, Francesca Albanese, selon un communiqué. La flottille a affirmé que les six personnes à bord du «Family» étaient saines et sauves, faisant état de dégâts matériels et dénonçant «des actes d’agression visant à faire dérailler (sa) mission». Un journaliste de l’AFP arrivé rapidement dans la nuit de lundi à mardi à Sidi Bou Saïd a pu voir le bateau entouré par d’autres embarcations mais le feu n'était plus visible. Des centaines de personnes ont afflué vers le port de Sidi Bou Saïd en criant «Free, Free Palestine». Le port de Sidi Bou Saïd se trouve non loin du palais présidentiel de Carthage. «S’il est confirmé qu’il s’agit d’une attaque de drone, ce serait (...) une agression contre la Tunisie et la souveraineté tunisienne», a dit dans la nuit Francesca Albanese, qui vit en Tunisie, devant des journalistes au port. L’AFP a sollicité l’armée israélienne pour un commentaire, mais n’a pas obtenu de réponse dans l’immédiat. La bande de Gaza est le théâtre d’une guerre dévastatrice, déclenchée par l’attaque sans précédent du mouvement islamiste palestinien Hamas sur le sol israélien le 7 octobre 2023. Les Nations unies ont déclaré en août l'état de famine à Gaza, avertissant que 500.000 personnes se trouvent en situation «catastrophique». Des navires de la Global Sumud Flotilla («sumud» signifie «résilience» en arabe) sont arrivés ces derniers jours en Tunisie d’où ils doivent partir cette semaine pour Gaza. Ils avaient initialement prévu d’atteindre le territoire palestinien à la mi-septembre afin d’y acheminer de l’aide humanitaire et «briser le blocus israélien», après deux tentatives bloquées par Israël en juin et juillet. Lisa DEFOSSEZ © Agence France-Presse