
L’immobilier résidentiel est au bord de la surchauffe

Le marché immobilier résidentiel s’est rarement aussi bien porté. Sur un panel de quarante pays de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), pour lesquels les données sont disponibles, les prix du résidentiel au premier trimestre 2021 ont progressé de 7,3% sur un an, un point haut. Par rapport au quatrième trimestre 2020, ils ont augmenté de 1,7%. Deux pays seulement (Brésil et Inde) ont enregistré une baisse sur les trois premiers mois de l’année.
Plutôt que d’assagir un marché immobilier déjà tendu dans certains pays comme l’Australie ou le Royaume-Uni, la crise du Covid a eu l’effet inverse : les confinements et le développement du télétravail ont dynamisé la demande, dans un contexte de liquidités (et d’épargne) abondantes et de taux bas, facilité par les politiques monétaires accommodantes au niveau mondial.
Hausse de 7,3% en zone euro
En zone euro, le prix ont augmenté en moyenne de 7,3%, ce qui est également le cas en Allemagne, selon l’OCDE. En France, ils progressent de 4,8%. En Norvège, un marché tendu, ils ont progressé de 8,6%. Autre marché en surchauffe, l’Australie a enregistré une progression de 7,1% sur un an dont +5,1% au premier trimestre cette année par rapport à la fin 2020. Rien qu’à Sidney les prix des maisons ont grimpé de 18,5% depuis janvier. La hausse se poursuivait en juillet malgré les confinements liés au variant Delta, selon l’indice CoreLogic.
Des progressions à deux chiffres
La progression est parfois à deux chiffres comme au Danemark (+14,9%), en Suède (+11,4%) ou en Turquie (+13,2%). Cette flambée touche aussi les Etats-Unis (+10,7%). L’Association nationale des agents immobiliers (NAR) américains avait fait état en juin d’une hausse du prix médian des logements de 23,4% sur un an à un nouveau record. En Grande-Bretagne aussi les prix de l’immobilier atteignent des records après un bond de 10,9% sur un an en avril dernier, selon le prêteur hypothécaire Nationwide.
Ce dynamisme du marché immobilier inquiète les autorités monétaires et les régulateurs. Le sous-gouverneur de la Banque d’Angleterre (BoE) Dave Ramsden a indiqué «examiner attentivement ce marché du logement et une série d’indicateurs en termes réels». James Bullard, le président de la Réserve fédérale de Saint-Louis, a affirmé que la politique monétaire des Etats-Unis était trop accommodante au regard, notamment, du «début d’une bulle dans l’immobilier». En février, la banque centrale de Nouvelle Zélande (où les prix ont bondi de 13,2% en 2020) a inclus le prix de l’immobilier dans son mandat. La Banque centrale européenne souhaite que les prix de l’immobilier soient intégrés dans la mesure de l’inflation en zone euro.
«Les prix des logements sont considérés comme des prix d’actifs, et les prix d’actifs n’ont aucun rôle à jouer dans l’inflation (la hausse des prix des actifs augmente le pouvoir d’achat futur, elle ne le réduit pas)», relève néanmoins Paul Donovan, économiste chez UBS. Un constat partagé par Claudio Borio, chef du département monétaire et économique de la Banque des règlements internationaux (BRI). Mais uniquement à court terme, précise ce dernier au Financial Times, car si la hausse persiste, elle peut se transformer en un boum insoutenable qui pourrait éventuellement faire reculer l’activité, en particulier lorsqu’il s’accompagne d’une forte expansion du crédit.
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Brasilia - Nostalgique assumé de la dictature, il a multiplié les défis aux institutions quand il présidait le Brésil. Condamné à 27 ans de prison pour tentative de coup d’Etat, Jair Bolsonaro a toujours juré n'être «jamais sorti du cadre de la Constitution». Le capitaine de l’armée à la retraite n’a jamais renié les années de plomb de la dictature militaire (1964-1985), dont à ses yeux «l’erreur a été de torturer et non de tuer» les dissidents. Cette déclaration datant de 2016, trois ans avant le début de son mandat à la tête de la première puissance d’Amérique latine (2019-2022), illustre son style, riche en sorties misogynes, racistes ou homophobes. Le soutien tonitruant du président américain Donald Trump n’y a rien fait: il a été condamné jeudi à 27 ans de prison pour un projet de coup d’Etat lors de son procès historique devant la Cour suprême. Déjà inéligible jusqu’en 2030 pour désinformation électorale, le leader de la droite brésilienne a été reconnu coupable d’avoir voulu empêcher l’investiture de son rival de gauche Luiz Inacio Lula da Silva, son tombeur au scrutin de 2022. Clan familial Pour accéder aux sommets, ce populiste à la syntaxe approximative, qui aime à se présenter en Brésilien ordinaire en short et maillot de foot, s'était habilement assuré le soutien des puissants lobbies de l’agronégoce et des évangéliques. Une ascension en famille. Né le 21 mars 1955 dans la région de Sao Paulo, dans un foyer d’origine italienne, Jair Bolsonaro a eu cinq enfants avec trois femmes différentes. Les quatre premiers se sont lancés en politique. Avec ses garçons et sa dernière épouse Michelle - une fidèle évangélique âgée de 27 ans de moins que ce catholique -, il forme un clan redoutablement efficace. Par ses contacts entretenus avec l’administration Trump, son fils Eduardo, installé aux Etats-Unis et soutenu financièrement par son père, revendique d’avoir pesé dans les sanctions infligées par Washington au Brésil. Référence avouée de l’ancien chef d’Etat brésilien, Donald Trump a infligé des surtaxes douanières punitives au pays sud-américain, en représailles à une supposée «chasse aux sorcières» contre son allié. 700.000 morts S’il promet de «rétablir l’ordre» à son investiture en janvier 2019, le mandat de celui qui avait été élu député continûment à partir de 1991 a été émaillé de crises, malgré un bilan économique plutôt positif. Jugée calamiteuse par les experts, sa gestion de la pandémie de Covid-19, qui fait près de 700.000 morts au Brésil, donne lieu à d’intenses bras de fer avec la Cour suprême. Climato-sceptique, il laisse la déforestation en Amazonie bondir. Au deuxième tour en 2022, il perd d’un cheveu. Groggy, il rejoint la Floride deux jours avant la fin de son mandat. Le 8 janvier 2023, des milliers de sympathisants bolsonaristes prennent d’assaut les lieux de pouvoir, appelant - en vain - à une intervention militaire. Une scène qui rappelle l’assaut du Capitole deux ans plus tôt par des partisans de son «ami» Donald Trump, qui en retour considère le Brésilien comme «un grand monsieur». «Humiliation» Avant même sa condamnation, M. Bolsonaro était affaibli comme jamais. Après avoir subi à la mi-juillet, selon ses propres termes, la «suprême humiliation» d’un bracelet électronique, privé de réseaux sociaux dont il usait à profusion, il est assigné à résidence. Il accumule les problèmes de santé, découlant d’un attentat à l’arme blanche qu’il avait subi durant la campagne présidentielle de 2018. Il s’en était sorti avec de graves blessures à l’abdomen. En mai, il a été soumis à une lourde intervention chirurgicale. Paradoxe pour lui qui aime à poser en homme fort, il n’a pas hésité à se montrer en état de faiblesse, exhibant sondes, tubes et cicatrices dans des vidéos très crues. Coup dur supplémentaire, il est interdit de contact avec son fils Eduardo: tous deux sont menacés d’inculpation pour entrave au procès du père pour tentative de coup d’Etat. «Ma famille a été persécutée, visée par des enquêtes et ridiculisée dans les médias, sans pitié ni compassion», se lamentait Jair Bolsonaro il y a quelques mois. Juan Sebastian SERRANO © Agence France-Presse -
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Washington - La Bourse de New York a touché des sommets en clôture jeudi, alors que des nouveaux indicateurs économiques sont venus conforter les attentes des investisseurs quant à un assouplissement monétaire de la Fed. Les trois indices vedettes de Wall Street ont terminé sur de nouveaux records: le Dow Jones a gagné 1,36% à 46.108,00 points, l’indice Nasdaq a progressé de 0,72% à 22.043,07 points et l’indice élargi S&P 500 a avancé de 0,85% à 6.587,47 points. «Le marché pousse un soupir de soulagement», commente auprès de l’AFP Adam Sarhan, de 50 Park Investments. En cause: «les données économiques sur l’emploi (...) renforcent les probabilités d’une baisse des taux d’intérêt d’ici la fin de l’année et au-delà», résume Jose Torres, d’Interactive Brokers. Les investisseurs ont porté leur attention sur les demandes hebdomadaires d’allocations chômage, qui sont ressorties au plus haut depuis 2021. Ces dernières ont accéléré à 263.000, alors que les analystes s’attendaient à une stabilisation. L’indice des prix à la consommation d’août est, lui, ressorti en hausse de +0,4% sur un mois, après +0,2% en juillet, selon le ministère américain du Travail, soit légèrement au-dessus des attentes du marché. Sur un an, l’inflation a aussi accéléré à +2,9%, contre +2,7% un mois plus tôt, un chiffre cette fois en ligne avec les prévisions des analystes. La grande majorité des acteurs du marché estiment toutefois que la banque centrale américaine (Fed) baissera ses taux d’un quart de point lors de sa prochaine réunion prévue les 16 et 17 septembre. Non pas parce que l’inflation semble en passe d'être maîtrisée, mais parce que le marché du travail paraît fragile, un point d’attention qui fait aussi partie du mandat de l’institution. Les investisseurs s’attendent également à des baisses lors des réunions d’octobre et de décembre, qui ramèneront les taux dans une fourchette comprise entre 3,50% et 3,75%. «Si la Fed baisse ses taux, le coût des activités commerciales diminue», ce qui «stimule à la fois l'économie réelle et Wall Street», souligne M. Sarhan, d’où l’enthousiasme de la place new-yorkaise. «Cependant, la Fed va agir (...) en évaluant les risques et les avantages» tout au long du processus, ajoute l’analyste. Dans ce contexte, sur le marché obligataire, le rendement des emprunts d’Etat américains à échéance 10 ans se détendait par rapport à la clôture mercredi, à 4,02% vers 20H15 GMT contre 4,05%. Au tableau des valeurs, le groupe de médias Warner Bros Discovery a été propulsé (+28,95% à 16,17 dollars) après des informations de presse assurant que son concurrent Paramount Skydance pourrait le racheter, et former ainsi un mastodonte du divertissement. Selon le Wall Street Journal, Paramount Skydance (Nickelodeon, MTV, Paramount) serait prêt à s’emparer de la majorité des actions du conglomérat rassemblant entre autres le studio de cinéma Warner Bros et les chaînes de télévision HBO et CNN. L’action Paramount Skydance s’est envolée de 15,55% à 17,46 dollars. Le spécialiste suédois du paiement fractionné Klarna (-6,15% à 43,00 dollars) a été boudé pour son deuxième jour de cotation à Wall Street. Son introduction en Bourse, très attendue, lui a permis de lever plus d’un milliard de dollars. Le géant technologique Oracle a perdu du terrain (-6,25% à 307,82 dollars) après son envolée de la veille, provoquée par des prévisions colossales pour ses centres de données. Nasdaq © Agence France-Presse