L’immobilier de bureaux continue à souffrir

Le baromètre Immostat enregistre une chute de 39% de la demande au premier trimestre 2023 et une accélération de la baisse des prix.
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Le ralentissement de l'immobilier de bureaux franciliens s'accélère exacerbé par la crise  -  Photo DR.

La détérioration de la demande placée de bureaux en Ile-de-France s’est confirmée au premier trimestre 2023 et chute de 39% par rapport à la même période en 2022, avec 317.400 m², selon le baromètre Immostat paru ce vendredi. «Des signaux de ralentissement étaient déjà tangibles au quatrième trimestre 2022», note CBRE dans un communiqué qui relève que le premier trimestre est 38 % en-dessous de la moyenne de long terme. Au quatrième trimestre 2022, la demande placée (volumes de transactions locatives et de ventes) avait déjà reculé de 11% marquant un ralentissement par rapport au premier semestre avec sur l’année une croissance en baisse à 10%.

«Le marché des bureaux francilien subit les effets du ralentissement de l’économie française mais aussi des mouvements sociaux de ce début d’année qui ont conduit à un allongement des délais de négociation», poursuit la société de conseil en immobilier d’entreprises pour qui ces chiffres sont aussi amplifiés par le manque de grandes transactions, alors que le fléchissement de l’activité sur le créneau des petites et moyennes surfaces reste en ligne avec la fin d’année 2022. «Sur le quatrième trimestre 2022, le créneau des grandes transactions avait été particulièrement dynamique, indique Alexandre Fontaine, directeur exécutif Bureaux IDF chez CBRE. Sur «le début d’année 2023, le créneau des surfaces de plus de 5.000 m² a connu un trou d’air avec seulement six transactions pour un total de 57.200 m² placés».

Accélération de la baisse des prix

Le montant global des investissements en immobilier d’entreprise au premier trimestre 2023 ressort à 2,4 milliards d’euros, soit une baisse de 21% par rapport à la même période l’an dernier (-62% au quatrième trimestre 2022). Le prix moyen s’élève à 7.710 €/m² (droits inclus) en baisse de 5% sur un an, en accélération (-1% au dernier trimestre 2022). En France, le montant global des investissements est de 3,3 milliards d’euros, soit un recul de 35 % par rapport au premier trimestre 2022.

En Ile-de-France l’offre immédiate progresse à nouveau au premier trimestre à 4.427.000 m², en hausse de 2,5 % par rapport au trimestre précédent et de 8% sur un an (+7% sur un an au quatrième trimestre 2022). «Le taux de vacance progresse principalement sur le Croissant Ouest, précise Alexandre Fontaine. Sur le reste de l’Ile-de-France, les taux de vacance sont relativement stables». La progression des loyers ralentit à 3% au premier trimestre 2023 sur un an (427 euros HT HC/m²/an) pour les biens de seconde main contre +6% le trimestre précédent.

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«L’activité sur ce début d’année a été plus timide qu’attendue, reconnaît Alexandre Fontaine. Nous nous attendons à un niveau de demande placée inférieur à 2022 mais les moteurs de la demande restent solides : modernisation des espaces de travail, recherche de centralité, optimisation des coûts, intégration des critères ESG...» Les enjeux de développement durable, qui commencent à faire bouger les lignes, vont se matérialiser de manière plus visible sur le marché locatif comme sur l’investissement, notamment avec la prise en compte de la Réglementation environnementale RE2020 depuis le 1er juillet 2022. L’expert de CBRE relève en outre un bon niveau de visites et des nouvelles demandes qui le rendent optimistes pour les prochains mois.

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