
Les taux souverains euros résistent étonnamment
La Banque centrale européenne (BCE) continue depuis juin 2022 à réinvestir les montants remboursés au titre du programme d’achats d’urgence (PEPP), mais les a réduits au titre du programme régulier (APP) depuis mars, pour les arrêter en juillet. Un quantitative tightening (QT) inquiétant pour les souverains de la zone euro, dont les besoins d’émissions restaient élevés au premier semestre, avec encore plus de 70 milliards d’euros en juin.

Les crises, sanitaire puis énergétique, ont augmenté les besoins de dettes moyen-long terme, encore à 1.280 milliards en 2023 : 320 pour l’Italie, 307 pour l’Allemagne, 290 pour la France selon SG CIB. Mise à part l’Allemagne, devenue le plus gros émetteur net des remboursements, la plupart des programmes avaient dépassé les 50% d’émissions brutes fin mai.

Besoins d’émissions et hausses des taux devaient renchérir le coût des dettes périphériques, plus fragiles, au premier semestre. Et augmenter fortement l’écart avec le taux à 10 ans de l’Allemagne. La bonne gestion des flux et une économie moins dynamique outre-Rhin ont limité ces spreads, autour de 190 pb pour l’Italie, et au-dessous de 60 pb pour la France.

L’annonce d’un outil anti-fragmentation (le 21 juillet) et de réinvestissements flexibles sur le PEPP ont réduit la perception du risque. Le coût des protections contre un défaut (CDS) est même repassé sous 100 pb pour l’Italie, et n’a jamais dépassé 25 pour la France malgré les discussions autour de la notation de sa dette.

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