
Les salaires britanniques rattrapent l’inflation

Après près d’une année de baisse des salaires réels outre-Manche, les Britanniques entrevoient le bout du tunnel. Les rémunérations hors bonus ont augmenté de 2,8% sur trois mois à fin février, a indiqué hier l’Office for National Statistics (ONS), soit pratiquement autant que l’inflation qui a atteint 2,9% sur la période. Dans le même temps, le taux de chômage a reculé à 4,2% en février, ce qui rassurera les «faucons» de la Banque d’Angleterre, qui estiment que les tensions sur le marché du travail vont accélérer la progression des salaires, justifiant la poursuite des hausses de taux. Les marchés restent convaincus d’une hausse de taux lors de la prochaine réunion de la BoE, le 10 mai, avec une probabilité implicite de près de 85%. Les divergences sont bien plus importantes sur la suite, les marchés inscrivant une probabilité inférieure à 20% d’une seconde hausse de taux avant la fin de l’année.
La livre a gagné plus de 3% face à l’euro depuis le début de l’année
Dans le détail, les dernières données de l’ONS sont en effet mitigées. Le rythme de hausse des salaires hors bonus des trois derniers mois par rapport aux trois précédents a ralenti à 2,5% en février, un point bas de 10 mois. «Cela ne va pas passer outre le comité de politique monétaire (MPC), qui depuis l’été cite cet indicateur de croissance dans ses communiqués», observe Samuel Tombs, économiste chez Pantheon Macro. La baisse du taux de chômage, par ailleurs, est le résultat d’un fléchissement du nombre de chômeurs de 16.000 seulement, ajoute-t-il, tout en notant que le sous-emploi reste supérieur à ses niveaux d’avant-crise. Dans une étude publiée cette semaine, David Blanchflower, un ancien membre du MPC, et le professeur David Bell argumentent ainsi que «le sous-emploi est plus important que le chômage pour expliquer la faiblesse de la croissance des salaires au Royaume-Uni». Selon eux, le taux de chômage devrait tomber à 3% pour ramener le taux de croissance des salaires à son niveau d’avant-crise.
La hausse du sterling, qui a gagné plus de 3% face à l’euro et 5,85% face au dollar depuis le début de l’année, vient de son côté peser sur l’inflation, ce qui réduit d’autant la pression sur la Banque d’Angleterre pour augmenter ses taux. La devise britannique pourrait encore progresser à court terme, notent les analystes de Citi, soutenue par le ralentissement de l’économie européenne au premier trimestre. Les fonds spéculatifs parient sur ce scénario, avec des positions ouvertes sur la livre sterling sur le CME qui se rapprochent de leur plus haut historique de juillet 2014.
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Agriculteurs, syndicats, partis, patrons: Sébastien Lecornu se retrouve déjà sous haute pression
Paris - Revendiquant des «ruptures» dans la politique du gouvernement, le nouveau Premier ministre Sébastien Lecornu se retrouve néanmoins dimanche sous les pressions conjuguées des oppositions, des mouvements sociaux, jusqu’aux agriculteurs et même aux patrons qui menacent de se mobiliser. Dans ses premiers actes, l’ancien ministre des Armées a annoncé samedi l’abandon de la mesure rejetée par les Français de suppression de deux jours fériés. Il a tendu la main à la gauche, hors-LFI, et à l’appui de son changement de méthode, il annonce le lancement d’une nouvelle réforme de décentralisation, et plus symboliquement la suppression des avantages bénéficiant aux anciens ministres. Mais pour des raisons souvent contraires, ce sont les menaces de blocages, sur le terrain politique ou social, ou les avertissements qui ont déferlé dimanche au lendemain de sa prise de parole dans la presse régionale. Le Parti socialiste, qui sera crucial pour la survie du gouvernement et avec qui le Premier ministre souhaite engager une discussion «moderne et franche» sur le budget 2026, a rappelé ses lignes rouges. «Si le Premier ministre souhaite demeurer en poste, il doit comprendre qu’il y a une soif de changement dans le pays. (...) La rupture, c’est suspendre la réforme des retraites, c’est permettre l’augmentation des salaires», a rappelé le député Philippe Brun sur Franceinfo. Les socialistes demandent la mise en oeuvre en France de la taxe sur les plus hauts patrimoines élaborée par l'économiste Gabriel Zucman. «Il y a des questions de justice fiscale, de répartition de l’effort et il faut y travailler sans idéologie, j’y suis prêt», a dit Sébastien Lecornu, avant de mettre en garde: «Attention néanmoins au patrimoine professionnel, car c’est ce qui permet de créer des emplois». Une façon d'évacuer la taxe prônée par le PS qui affirme qu’elle pourrait rapporter 20 milliards d’euros. Pour les macronistes, ce n’est «pas une bonne piste», a réaffirmé la présidente de l’Assemblée nationale Yaël Braun-Pivet sur LCI. Le patronat, de son côté, est monté au créneau dès samedi soir. Le président du Médef Patrick Martin a averti que le gouvernement ferait face à «une grande mobilisation patronale» sous la forme de meetings de milliers de chefs d’entreprises si les impôts sur les sociétés augmentaient. Sébastien Lecornu compte sur les partenaires sociaux pour trouver par la négociation des économies supplémentaires, et compenser l’abandon de la mesure sur les jours fériés qui devait rapporter 4,2 milliards d’euros au budget 2026. «Il n’a rien à faire là» Son prédécesseur François Bayrou tablait sur des économies de 44 milliards d’euros au total, un chiffre qui pourrait être revu à la baisse dans la négociation qui va désormais s’ouvrir. Sans majorité à l’Assemblée, le Premier ministre devra cet automne espérer la non-censure des socialistes ou du Rassemblement national (RN) pour se maintenir. Mais il a clairement indiqué que c’est vers la gauche qu’il se tournerait d’abord. Côté Ecologistes, la réponse est déjà négative. Leur cheffe Marine Tondelier a affirmé qu’elle n’entendait pas négocier avec un Premier ministre qui, a-t-elle dit sur RTL, «n’a rien à faire là» car elle considère qu’Emmanuel Macron aurait dû nommer une personnalité de gauche. Au sein de la coalition sortante, on cherche cependant des voies de passage. Yaël Braun-Pivet a appelé dimanche à un accord autour d’un chiffre de 35 à 36 milliards d'économies dans le budget 2026. La porte-parole des Républicains (LR) Agnès Evren a indiqué sur France 3 que le chiffre de 44 milliards «peut se négocier». Les syndicats de leur côté préparent leurs mobilisations de jeudi prochain, qui devraient entraîner des grèves dans plusieurs secteurs, et être plus massives que la journée de blocage du 10 septembre. «Nous voulons battre le fer pendant qu’il est chaud, envoyer l’ensemble du musée des horreurs du budget Bayrou aux oubliettes de l’histoire», a dit à l’AFP la secrétaire générale de la CGT Sophie Binet. Et dimanche, c’est le président de la FNSEA Arnaud Rousseau qui a ajouté la voix des agriculteurs aux tensions politiques et sociales du moment. «Une grande journée d’action» aura lieu le 25 septembre autour des questions des échanges internationaux pour les produits agricoles, a-t-il annoncé. Hervé ROUACH © Agence France-Presse -
Le pape Léon XIV célèbre ses 70 ans entouré des fidèles sur la place Saint-Pierre
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«Il n'a rien à faire là»: Tondelier affirme que les Ecologistes «ne souhaitent pas» que Lecornu reste Premier ministre
Paris - Les Ecologistes «ne souhaitent pas» que Sébastien Lecornu reste Premier ministre, a déclaré dimanche leur cheffe Marine Tondelier, réitérant la volonté de son parti de censurer le prochain gouvernement. «Nous ne souhaitons pas, nous Ecologistes, que M. Lecornu reste Premier ministre. Nous trouvons qu’il n’a rien à faire là», a-t-elle affirmé dans l'émission Le Grand Jury RTL/Public Sénat/Le Figaro/M6, rappelant que selon elle le président Emmanuel Macron aurait dû appeler une personnalité de gauche pour diriger le gouvernement. La gauche était arrivée en tête des élections législatives anticipées de 2024. «S’il reste Premier ministre, on fera un travail parlementaire normal», a-t-elle ajouté. Pour cette raison, la cheffe des Ecologistes a indiqué qu’elle n’avait pas l’intention d’"engager des négociations» avec le Premier ministre même si elle ira le rencontrer à Matignon. La veille, dans une interview à la presse régionale, Sébastien Lecornu avait appelé à une «discussion parlementaire moderne et franche, de très bon niveau» avec les socialistes, les Ecologistes et le Parti communiste pour sortir de l’impasse budgétaire. Marine Tondelier a également affirmé qu’aucun écologiste ne siègerait au gouvernement de Sébastien Lecornu. «Aucun suspense», a-t-elle affirmé, répondant aux spéculations sur l’entrée éventuelle de personnalités telles que le sénateur Yannick Jadot dans l'équipe de Sébastien Lecornu. © Agence France-Presse