
Les promesses économiques de Donald Trump

Les marchés ne semblent pas avoir tenu rigueur à Donald Trump de ses prises de positions parfois très virulantes en matière économique. Au lendemain de l'élection surprise de du républicain à la présidence des Etats-Unis, les marchés européens affichaient une hausse très nette après avoir chuté à l’annonce de son élection. Les investisseurs ont semblé rassurés par le discours d’ouverture donné par le nouveau président des Etats-Unis.
Sur le front bancaire, Donald Trump a annoncé son intention de «démanteler» la quasi-totalité de la loi Dodd-Frank mise en place en 2010 dans le sillage de la crise financière de 2008. A ses yeux, l’excès de régulation empêche les banques de prêter autant qu’elles le devraient. Sans entrer dans les détails, le nouveau président avait aussi promis cet été un «moratoire» sur les nouvelles régulations d’agences et s’était engagé à réduire les régulations «de façon massive».
Donald Trump «pourrait assouplir certaines régulations à long terme, notamment sur les exigences en capital des institutions financières, ou peut-être éliminer quelques lignes dans le Dodd-Frank Act», note Virginie O’Shea, du cabinet de conseil en régulation Aite à l’Agefi Quotidien.
Sur le plan économique et fiscal, Donald Trump veut juguler la dette publique fédérale en travaillant sur deux axes : doper l’emploi et faire la chasse aux gaspillages de fonds publics. Il a indiqué qu’il ne toucherait pas aux budgets des programmes fédéraux de santé Medicare (pour les seniors) et Medicaid (pour les populations à faible revenu). Les budgets du département de l’Education et de l’Agence fédérale de protection de l’environnement seraient en revanche réduits.
Trump veut alléger et simplifier la fiscalité, proposant de ramener le nombre de tranches d’impositions de sept à trois avec des taux de 12%, 25% et 33% pour la tranche la plus élevée (contre 39,6% actuellement). Il supprimerait l’impôt sur les successions et baisserait le taux de l’impôt sur les sociétés de 35 à 15%. Les familles pourraient déduire de leurs revenus imposables les sommes consacrées à l'éducation de leurs enfants.
Sur le front du commerce, le milliardaire estime que la Chine, le Japon, le Mexique, le Vietnam et l’Inde lèsent les Etats-Unis en dévaluant leur monnaie et en fermant leurs marchés à certaines exportations américaines. Il rejette le Partenariat transpacifique (TPP), vaste accord commercial liant les Etats-Unis et onze autres nations, et affiche son intention de renégocier l’Alena, l’accord de libre-échange avec le Canada et le Mexique entré en vigueur en 1994.
Pour ce qui est des relations avec la Chine, Trump se dit prêt à accuser officiellement Pékin de manipulation des taux de changes et à imposer des droits compensatoires sur les produits «made in China» pour rééquilibrer les échanges commerciaux entre les deux premières puissances économiques de la planète. Il veut aussi dénoncer devant l’Organisation mondiale du commerce (OMC) plusieurs politiques gouvernementales chinoises de subvention des exportations. Sur le dossier des délocalisations, un autre de ses chevaux de bataille, Trump a notamment promis de surtaxer à 35% les voitures assemblées par Ford au Mexique.
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Au tribunal, Amazon accusé sur ses méthodes d’abonnement à Prime aux Etats-Unis
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Face à la justice américaine, Google tente d'éviter le démantèlement de son empire publicitaire
Alexandria - Google débute lundi une série d’audiences judiciaires qui vont permettre à un juge fédéral de statuer sur le démantèlement de l’activité publicitaire du géant technologique, réclamé par le gouvernement américain pour mettre fin à son monopole récemment jugé illégal. Il s’agit du deuxième procès fédéral majeur pour Google cette année, après celui où le groupe de Mountain View (Californie, ouest) s’est vu sanctionné pour sa domination sans partage dans la recherche en ligne. Sauf que dans ce cas, la demande du gouvernement américain de contraindre Google à vendre son navigateur Chrome a été rejetée par le juge début septembre. L’affaire de lundi porte, elle, sur la plateforme publicitaire de Google, c’est-à-dire l’interface utilisée par les éditeurs de sites web pour vendre des espaces publicitaires et par les annonceurs pour les acheter. Dans une décision importante il y a quelques mois, la juge Leonie Brinkema a donné raison au ministère américain de la Justice en reconnaissant que Google s'était maintenu illégalement dans une situation de monopole sur la publicité numérique. Reste à déterminer les sanctions et les remèdes anti-monopoles à imposer à la filiale d’Alphabet, ce qui est l’objet des audiences qui débutent lundi. Selon les documents judiciaires, le gouvernement américain fera valoir que Google doit se séparer de sa plateforme d'échange publicitaire et qu’il devrait se voir interdit d’en exploiter une pendant 10 ans. En défense, Google devrait plaider qu’un tel démantèlement est excessif au vu des conclusions du tribunal sur le fond de l’affaire, qu’il est techniquement irréalisable et nuira à l’ensemble du marché, en particulier aux petites entreprises. «Nous avons dit, dès le début, que le dossier du ministère de la Justice méconnaissait le fonctionnement de la publicité numérique et ignorait l'évolution spectaculaire du paysage, avec une concurrence accrue et l’arrivée de nouveaux acteurs», a déclaré Lee-Anne Mulholland, vice-présidente des affaires réglementaires chez Google. Amende de l’UE Dans une affaire similaire, la Commission européenne, en revêtant sa casquette d’autorité antitrust de l’UE, a infligé début septembre une amende de 2,95 milliards d’euros (3,47 milliards de dollars) à Google pour son emprise sur le marché publicitaire. Bruxelles a exigé des changements de pratiques mais a renoncé à son intention initiale d’ordonner un démantèlement, récoltant des critiques pour cette décision jugée trop indulgente. L’audience qui débute lundi devant une cour fédérale de Virginie, près de Washington, devrait durer environ une semaine, avant des plaidoiries finales quelques semaines plus tard. Dans l’autre dossier, sur le monopole de la recherche en ligne, Google a échappé début septembre à l’obligation de vendre Chrome. La décision, largement décrite comme une grande victoire pour le géant de la tech, lui impose à la place de partager des données avec ses concurrents, entre autres mesures correctives. Le gouvernement américain avait fait pression pour que Chrome soit cédé, arguant que le navigateur constituait une passerelle cruciale vers Internet et générait un tiers de toutes les recherches en ligne sur Google. Depuis cette décision, les actions de la société mère de Google, Alphabet, ont grimpé en flèche de plus de 20%. La juge Brinkema a déclaré, lors des audiences préliminaires, qu’elle examinerait attentivement l’issue de l’autre procès, sur la recherche en ligne, avant de décider de la suite à donner à sa propre affaire sur la publicité. Ces affaires s’inscrivent dans une série de poursuites récentes, entamées aussi bien sous l’administration démocrate que républicaine, pour limiter la domination sans partage de plusieurs grandes entreprises des technologies, telles que Google, Amazon ou Apple, après des années de mansuétude gouvernementale. Alex PIGMAN © Agence France-Presse