
Les pays émergents peinent à profiter de l’environnement favorable

L’environnement de faiblesse des rendements internationaux devrait profiter aux actifs émergents. Les derniers chiffres publiés lundi par l’Institute of International Finance (IIF) montrent qu’ils ont attiré 109 milliards de dollars en investissements étrangers cumulés au cours du premier trimestre, sous l’effet du virage accommodant pris par la Fed et de la chute des rendements américains. Ces chiffres globaux masquent cependant des zones d’inquiétudes. Les entrées de capitaux ont ralenti en mars à 25,1 milliards de dollars, après avoir atteint 52,6, et 31,2 milliards en janvier et février. En termes nets, les flux dans les émergents hors Chine (dont investissements directs étrangers et flux bancaires) sont restés en territoire négatif sur les trois mois achevés fin février, comme c’est le cas depuis mi-2018.
«Un certain nombre de devises émergentes ont chuté fortement cette année, et ainsi échoué à profiter de l’environnement favorable actuel», indique l’IIF. Malgré une Fed bien plus accommodante en début d’année et le rebond des matières premières, le peso argentin, la livre turque, et les devises d’Europe émergentes (zloty polonais, leu roumain, forint hongroiscouronne tchèque), pénalisées par les craintes entourant la croissance en zone euro, ont subi les plus fortes correctionsdepuis le début d’année dans un univers émergent stable, et toujours inférieur de 23% à sa moyenne depuis 2010. «La faiblesse de la volatilité aurait dû entretenir les stratégies de carry trade, et ainsi soutenir les devises émergentes», estime Natixis. Le peso mexicain, chilien, et colombien, ainsi que le rouble et le yuan sont celles qui ont le mieux résisté.
Malgré la stabilité sur les changes, les actions émergentes affichent une performance de 9% depuis le début de l’année, la dette en dollar de 6,5%, et celle en devises locales de 2,5%. Le spread souverain moyen des pays émergents, de l’indice JPMorgan EMBI, s’est resserré de 75 pb depuis son point bas depuis avril 2016 atteint au début d’année, à un niveau de 360 pb, inférieur d’autant à ses plus bas de début 2018. La prévision de croissance des pays émergents en 2019 a été abaissée par le consensus à 4,8%, contre 5,1% il y a un an, mais avec des risques idiosyncratiques de récession, en Turquie, et en Argentinenotamment. Ces risques se sont déjà manifestés par une chute des entrées de capitaux à 2,4, et à 4,7 milliards de dollars dans les deux pays, au cours des deux premiers mois de l’année.
Plus d'articles du même thème
-
Les marchés émergents affirment leur surperformance en 2025
Les marchés d'actions comme d'obligations affichent des performances inédites sur la décennie. Ils sont soutenus par la baisse du dollar et désormais par l’assouplissement monétaire de la Fed. Mais des défis demeurent. -
Les actifs turcs s’offrent un répit de courte durée
Le report d’une décision de justice très attendue concernant la direction du CHP, le principal parti d’opposition, a permis aux actions de rebondir de plus de 6% et à la livre turque de se stabiliser. -
Les marchés argentins dégringolent après une cuisante défaite pour Javier Milei
Le parti du président argentin a perdu dimanche les élections dans la province de Buenos Aires avec un écart plus important qu’anticipé. L’ensemble des actifs argentins a poursuivi sa dégringolade entamée fin août.
ETF à la Une

DWS cote trois ETF de petites capitalisations
- Le patron de la Société Générale prend la menace Revolut au sérieux
- L’AMF sanctionne Altaroc et ses deux dirigeants à hauteur de 1,3 million d’euros
- BNP Paribas confirme ses objectifs 2025 et dévoile des ambitions pour 2028
- Le Crédit Agricole revendique une place dans l’accès aux soins et les services aux plus âgés
- Rubis confirme avoir engagé des discussions avec des acteurs industriels et financiers
Contenu de nos partenaires
-
Vœu pieux
Palestine : Macron joue son va-tout
Lundi soir, le président français reconnaîtra l'Etat de Palestine à l'ONU. Une première étape pour tenter de mettre fin au conflit à Gaza. Mais c'est sans compter l'hostilité d'Israël et des Etats-Unis -
Editorial
Taxe Zucman : une attaque contre la liberté
Sa leçon est claire : la radicalité conduit à davantage de radicalité, et appelle son complément naturel, l'oppression -
Une séparation
Entre Gabriel Attal et Emmanuel Macron, le parti Renaissance vit la première rupture de son histoire
A Arras, dimanche, la rentrée politique du parti présidentiel s'est déroulée devant une salle vidée de ses ministres. Ces derniers craignaient d'être associés à la volonté de Gabriel Attal de couper tout lien avec Emmanuel Macron