
«Les obligations crédit ont réduit les excès de pessimisme»

L’Agefi : Le marché du crédit n’est-il pas désormais trop tendu ?
Alain Krief: Les marchés de crédit ont certes réagi aux anticipations d’une récession plus légère, alors que dans le même temps les taux sans risque sont remontés. En absolu, les rendements restent donc très attractifs mais plus dépendants pour la partie investment grade (IG) des taux sans risque que du crédit. Alors que sur le high yield (HY) ou les subordonnées corporate ou financières, ils restent attractifs avec un risque taux moins élevé. Le marché du crédit n’est donc pas trop tendu. Il s’est réajusté au contexte économique et a réduit les excès de pessimisme. Nous sommes toujours très bien payés pour le risque sur le crédit.
A lire aussi: Le marché du crédit atteint la zone limite
Quel positionnement adoptez-vous ?
Nous adoptons un positionnement défensif en termes de notations. Nous privilégions les notations BBB/BB et aimons particulièrement les dettes subordonnées financières (AT1) et corporate (dettes hybrides). Car il s’agit d’entreprises notées IG donc avec un risque de défaut très faible, mais offrant des rendements intéressants à travers les émissions de subordonnées proches du high yield. Nous aimons aussi la partie haute du high yield en termes de rating (BB), tout en étant sélectifs en termes de secteur d’activité. En effet, toutes les entreprises ne sont pas logées à la même enseigne face à l’inflation et nous percevons nettement les fortes disparités en termes de résultats.

Plus d'articles Marchés obligataires
-
Tesla illustre une dynamique favorable pour les «rising stars»
Le constructeur est désormais noté «investment grade». Il y a toujours plus d’étoiles montantes que d’anges déchus dans les notations. Mais il est trop tôt pour évaluer l’impact de la crise des banques. -
Credit Suisse cherche à amadouer ses créanciers
La banque a annoncé le rachat de 3 milliards de francs suisses d’obligations très seniors qui n’a pas rassuré le marché. -
Les obligations convertibles américaines digèrent le choc SVB
Le marché américain, où la technologie pèse lourd, a reculé. Les obligations européennes ont mieux résisté grâce à un biais sectoriel plus défensif.
Contenu de nos partenaires
Les plus lus de
- La Société Générale présente sa nouvelle direction autour de Slawomir Krupa
- Credit Suisse entraîne le secteur bancaire européen dans sa chute
- Les actions chutent avec les banques américaines
- L’électrochoc SVB met la finance sous tension
- Credit Suisse, trois ans de descente aux enfers
- Les gérants prennent la mesure de la persistance de l’inflation
- Silicon Valley Bank : la chute éclair de la banque des start-up
- Slawomir Krupa sort la Société Générale du brouillard
- Chute de SVB : les Etats-Unis garantissent les dépôts et HSBC rachète les actifs anglais
-
Bras de fer
Automobile: les libéraux allemands font le forcing sur les carburants synthétiques
Le ministre des Transports menace de ne pas voter à Bruxelles l'interdiction du moteur thermique à partir de 2035 -
Tournant
Royaume-Uni: l'accord sur le protocole nord-irlandais marque-t-il la fin de la politique partisane sur le Brexit?
Les compromis consentis par l’Union européenne et le soutien de principe du Labour mettent les « Brexiter » dos au mur -
Edifiant
Politique du logement: 38 milliards pour quels résultats?
Les pouvoirs publics consacrent un budget bien supérieur à celui de la moyenne de l’Union européenne pour aider les Français à mieux se loger. Sans atteindre les effets attendus